En vue d’occuper une place de choix sur le premier marché mondial des télécommunications, l’équipementier américain de réseaux a dévoilé son plan d’investissement le 17 juin 2015.
Un protocole d’accord a été signé avec l’organe chinois de planification économique, en l’occurrence la Commission nationale pour le développement et la réforme (NDRC), explique l’entreprise. Cet ambitieux plan d’investissement vise prioritairement le domaine de l’innovation, des prises de participation, de la recherche et du développement, y compris la création d’emplois.
L’entreprise de la SiliconValley renseigne, dans un communiqué, avoir conclu des accords avec une centaine d’universités chinoises afin de concevoir un programme de formation des « Talents chinois » dans le secteur de l’ingénierie en vue d’aider le pays « à innover et à se mondialiser ».
À travers son plan d’investissement, Cisco, le géant du secteur technologique et fabricant de routeurs, de commutateurs de réseaux propose des services dématérialisés en ligne appelés « Cloud ». Il compte conforter sa position face à son concurrent local, Huawei.
Redouté, le marché chinois des nouvelles technologies est en très forte croissance avec la montée en flèche de Huawei. Ce dernier a révélé son intention de lancer, après son rival américain au cours de cet été, des services dématérialisés sur le territoire chinois.
Un marché en plein essor mais politiquement sensible
L’annonce est intervenue après des entretiens entre les responsables de Cisco et des hautes personnalités politiques chinoises, dont le vice-Premier ministre Wang Yang. Cette concertation était incontournable en cette période où le marché est devenu très difficile pour les compagnies étrangères.
En effet, dans le cadre de la protection des intérêts chinois, les autorités de Pékin favorisent sans ambages les nationaux et, parallèlement, accentuent les contrôles sur les firmes étrangères. Une attitude que les entreprises américaines déplorent depuis longtemps. L’ancien patron emblématique de Cisco, John Chambers, avait soutenu que la défiance des régulateurs chinois et les controverses entre Pékin et Washington sur les questions de sécurité handicapaient le développement de son entreprise.
Le secteur avait été également agité par des vents violents en mars à la suite de la présentation d’un projet de « loi antiterroriste » obligeant les firmes technologiques étrangères à fournir les codes de leurs programmes. Cela a été vivement critiqué en particulier par le président Obama. En guise de représailles, Washington avait banni Huawei des marchés publics d’infrastructures télécoms aux Etats-Unis, évoquant à son tour des raisons de sécurité nationale.