BRAZZAVILLE, (AFP) – Le président chinois Xi Jinping est reparti pour Pékin samedi après une visite de deux jours au Congo, dernière étape de sa tournée africaine, où il a signé des contrats de plusieurs millions d’euros et réaffirmé que son pays allait accroître sa coopération avec l’Afrique.
En début de matinée, Xi Jinping, premier président chinois à se rendre au Congo, a rencontré la communauté chinoise à l’hôtel Ledger Plazza, l’un des palaces de la capitale congolaise Brazzaville, où il séjourne avec son épouse Peng Liyuan.
Il a par la suite assisté à l’inauguration de deux ouvrages construits par la Chine: l’hôpital de Mfilou, dans l’ouest de Brazzaville, et la plus grande bibliothèque universitaire de la ville.
Son départ pour Pékin était prévu à 12h00 (11h00 GMT) mais a été un peu retardé et son avion a décollé à 12h40.
Dans un communiqué commun dont l’AFP a eu copie samedi, les présidents congolais Denis Sassou Nguesso et chinois Xi Jinping ont estimé “unanimement” que leurs économies étaient “fort complémentaires et que la coopération pragmatique sino-congolaise” recélait “de riches potentialités”.
Ils ont notamment “réaffirmé” leur volonté de renforcer leur coopération dans “l’agriculture, les infrastructures et l’énergie” et de “développer activement une coopération dans les secteurs émergents comme l’industrie, la construction des zones économiques spéciales (ZES) et l’exploitation des ressources minières”. Une intensification des échanges “socio-culturels” est aussi prévue.
Xi Jinping était arrivé vendredi peu après midi à l’aéroport Maya Maya de Brazzaville, édifice moderne construit par les Chinois. Peu après, onze accords de plusieurs millions d’euros (coopération, économie, communication, infrastructures, banque) ont été signés, d’après un document officiel reçu à l’AFP.
“Ces accords tombent à point nommé” notamment pour le “développement” des ZES initiées par le gouvernement, a déclaré samedi à l’AFP Alain Akouala Atipault, ministre à la présidence chargé des ZES.
Mais “avec eux (les Chinois), il faut vraiment un contrôle efficace parce que le rapport qualité prix souvent ne répond plus”, a pour sa part nuancé Serge Ikiemi, enseignant d’économie à l’université de Brazzaville, déplorant aussi la venue de travailleurs chinois malgré le fort taux de chômage.
“Il n’y a aucune annonce en ce qui concerne l’emploi”, se lamente Hugues, 41 ans, enseignant de français. A l’inverse, Albert, 66 ans, retraité, ne comprend “pas comment un peuple peut attendre des emplois à l’occasion de la visite de deux jours d’un président étranger, ce n’est pas possible”.
Des “opportunités” communes
Les accords de vendredi s’ajoutent à ceux déjà en cours, comme le financement de plus de 500 km de route entre Brazzaville et Pointe-Noire, la capitale économique et épicentre de l’activité pétrolière qui rapporte 5 milliards d’euros par an à l’ex-colonie française, où 70% des 4 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
Vendredi au Parlement, Xi Jinping, qui a commencé sa première tournée officielle à l’étranger par la Russie, avait souligné qu'”à l’avenir le développement de la Chine sera une opportunité sans précédent pour l’Afrique; de même que le développement de l’Afrique le sera pour mon pays”.
Dans les rues de Brazzaville samedi matin, alors que Denis Sassou Nguesso et Xi Jinping trônaient sur des affiches géantes, dans certains chantiers chinois, des ouvriers congolais qui travaillaient quasiment sans équipement se sont vus remettre des casques, bottes et gants, a constaté un journaliste de l’AFP.
Revenu au pouvoir par les armes en 1997 après avoir été à la tête de l’Etat de 1979 à 1992, Denis Sassou Nguesso, qui aura 70 ans cette année, a été élu en 2002 et réélu en 2009 pour un deuxième septennat.
Officiellement, la France – dont les exportations ont atteint 590 millions d’euros en 2012 – reste le premier partenaire économique et financier du Congo. Mais ces dernières années, la Chine a renforcé son partenariat avec l’ancienne colonie française. Et, depuis 2009, elle est devenue le premier partenaire commercial de l’Afrique.
Lors de son passage en Tanzanie et Afrique du Sud, où il avait participé au sommet des grands pays émergents dits Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), Xi Jinping avait assuré que les relations Chine-Afrique iraient croissant.
Il avait rappelé que leurs échanges commerciaux avaient déjà bondi jusqu’à atteindre 200 milliards de dollars l’an dernier.
“La Chine va continuer à étendre ses investissements et poursuivre sa coopération avec l’Afrique, conformément à son engagement de fournir 20 milliards de dollars de crédits aux pays africains entre 2013 et 2015”, avait annoncé M. Xi, investi mi-mars président de la République populaire de Chine.
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