À la conférence sur l’investissement dans le secteur minier africain Indaba, qui vient de se tenir à Cape Town, en Afrique du Sud, le président de la Chambre des mines, Simon Tuma-Waku, a fait savoir que la République démocratique du Congo prévoit de produire environ 1,5 million de tonnes de cuivre en 2018. Il a expliqué que, pour atteindre cet objectif, le pays compte sur la reprise prévue l’année prochaine des opérations au projet Katanga, détenu par la filiale du géant suisse Glencore, Katanga Mining. Ces opérations ont été suspendues en septembre 2015.
En 2016, à cause de la chute des cours du métal rouge, la production de cuivre de la RDC est passée de 995 805 tonnes à 986 582 tonnes. Ce pays est le premier producteur de cuivre en Afrique. La production de cuivre continue sa tendance baissière selon les indications de la Banque centrale du Congo (BCC). Qui impute cette situation à la faiblesse des prix du métal, qui a entraîné une réduction de la production de plusieurs mines. Selon les statistiques, les usines ont produits 10 000 tonnes de moins qu’en 2015. Ce qui n’a pas été d’un grand avantage pour le gouvernement. En effet, une grande partie de l’économie congolaise est basée sur les revenus du secteur minier. Cette baisse est la deuxième depuis 2009. Celle de 2015, la première, avait été expliquée par le recul enregistré au quatrième trimestre de la production -12 % par rapport à la même période en 2014, suite à la suspension de la production de Katanga Mining, la mine de cuivre du négociant suisse Glencore.
En effet, cette mine de cuivre est l’une des plus grandes du pays. Elle a été mise à l’arrêt par Glencore, en raison notamment du recul des cours du cuivre (il s’échange autour de 4 600 dollars la tonne contre 6 500 dollars au 2è trimestre 2015 et 7 000 dollars en janvier 2014). Les mêmes raisons expliquent la baisse de 2016, selon la Banque centrale qui a évoqué la baisse des cours à l’international. La RDC qui tire l’essentiel de ses ressources financières de l’exploitation du cuivre. Ces deux dernières années, elle est confrontée à d’énormes difficultés financières. Mais selon les ministères de l’Économie et des Finances, les choses devraient rentrer en ordre dès cette année.
Le gouvernement fonde son espoir sur la hausse prévue du prix du cuivre cette année. De même, la Banque mondiale prévoit une croissance économique de 5 % entre 2017 et 2018. Le taux de croissance était de 2,7 % en 2016. La RDC est le premier producteur de cuivre en Afrique. Les secteurs minier et pétrolier représentent environ 95 % de ses recettes d’exportation. Le cuivre se raffermit sur le marché mondial des matières premières. C’est une bonne nouvelle pour les dirigeants de Freeport, le plus grand producteur de cuivre coté en bourse dans le monde. Le rebond du cuivre réjouit également les pays producteurs comme la RDC. C’est depuis fin octobre 2016 que le métal rouge a entamé une courbe ascendante de 22 % se situant à environ 2.55 dollars la livre, avant de chuter de 1,4 % et pour se maintenir à 2.479 dollars sur le Comex à New York. Depuis l’élection de Donald Trump, les prix du cuivre sont montés jusqu’à plus de 4 %. Le marché chinois reste le principal moteur de la demande mondiale totale. Les investisseurs attendaient que le cuivre soit plus proche de 3 dollars la livre pour stimuler l’activité dans de nouveaux gisements.
D’après les dirigeants de Freeport, la demande de cuivre sera réconfortée à condition que la situation économique soit positive en Chine et dans l’économie mondiale. Par ailleurs, l’élection du nouveau président des États-Unis d’Amérique n’est pas innocente à cette remontée du cours du métal rouge. En effet, le marché a réagi à la suite de son intention de reconstruire l’Amérique avec un plan d’infrastructure de transport de 550 milliards de dollars. Les entreprises mondiales minières espèrent que ça sera une aubaine pour la demande et les prix des métaux industriels. Pour Freeport, chaque augmentation de 10 cents du prix du cuivre va ajouter 140 millions de dollars à des flux de sa trésorerie au quatrième trimestre et 325 millions de dollars en 2017. Cette multinationale investit dans les États-Unis, où elle a des ressources significatives de cuivre. Cependant, tout coup de pouce au prix du cuivre dû aux dépenses d’infrastructure sous l’administration Trump pourrait être compensé par plus de politique commerciale américaine protectionniste. Le commerce mondial étant un facteur important pour l’économie mondiale, difficile de savoir comment les positions de Trump sur le commerce pendant la campagne seront traduites en acte au cours de son mandat.