Accusées d’entente, les dix-huit entreprises ont participé à des hausses coordonnées des prix de vente de produits de droguerie, de parfumerie et d’hygiène entre 2002 et 2007 en Belgique. Parmi elles, le groupe français Carrefour. Il a été condamné à la plus lourde amende, soit 36,4 millions d’euros, tandis que Colgate-Palmolive est exonéré, pour avoir été celui qui a dénoncé cette entente illégale, selon Reuters.
Les entreprises concernées sont des acteurs importants de la grande distribution : Carrefour, Colruyt, Cora, Delhaize, Intermarché, Makro et Mestdagh. Les autres sont des fournisseurs de produits de droguerie, parfumerie et hygiène : Beiersdorf, Bolton, BelgiumRetailTrading, Colgate-Palmolive, D.E HBC Belgium, GSK, Henkel, L’Oréal, Procter &Gamble, Reckitt Benckiser- Belgium et Unilever.
Carrefour a écopé de l’amende la plus élevée, soit 36,4 millions d’euros. Ses deux concurrents belges, Colruyt et Delhaize, devront payer respectivement 29,1 millions et 24,9 millions d’euros. Quant au géant américain des produits de consommation courante Procter &Gamble, il devra, pour sa part, s’acquitter d’une amende de 29,1 millions d’euros.
Des pactes de non-agression
Reprochés également de s’être entendus sur des prix, onze fabricants de produits laitiers frais ont été condamnés à payer au total 192,7 millions d’euros. Le délateur, à en croire La tribune, n’est autre que Yoplait qui s’est mis à table, au grand bonheur de l’Autorité de la concurrence. Ainsi, l’américain General Mills, actionnaire majoritaire de Yoplait s’en tire donc avec 0 euro d’amende. Mais la co-entreprise de Lactalis et Nestlé, qui commercialise des produits sous les marques Nestlé, Bridélice, La Laitière ou encore Sveltesse, se voit infliger la plus lourde sanction, soit 56,2 millions d’euros. La filiale Beurre et Crèmes de Lactalis est par ailleurs condamnée à 4 millions d’euros d’amende.
Sans contester le fond, le groupe de Laval a annoncé son intention de faire appel de cette décision. Ont également été condamnés Senagral (Senoble), Novandie (groupe Andros), Les Maîtres Laitiers du Cotentin, Laïta, Alsace Lait, Laiterie de Saint-Malo, Yeo Frais (groupe 3A) ainsi que Laiteries H. Triballat (Rians).
L’entente porte sur la période allant de 2007 à 2011. Des représentants de ces entreprises se sont retrouvés à plusieurs reprises notamment dans des hôtels, afin de s’entendre sur les hausses de prix de vente aux distributeurs, d’après l’enquête de l’Autorité de la concurrence.
D’après l’enquête, les entreprises visées ont conclu des pactes de non-agression, consistant à se répartir les volumes et à geler les positions des unes et des autres, notamment en faussant les appels d’offres lancés par les enseignes de la grande distribution, auxquels elles répondaient.