BOIRE DU CAFÉ pourrait nous protéger des calculs biliaires. Une nouvelle qui risque de faire des heureux, sachant qu’on estime par centaines de millions de personnes dans le monde souffrant de calculs. Les médecins expliquent que « les calculs biliaires s’apparentent à des petits cailloux, qui se forment par les voies biliaires avec des particules de cholestérol, de sel ou de calcium ». On parle alors de « dépôt biliaire ». Les calculs peuvent obstruer les voies biliaires et provoquer des crises de douleur.Contrairement aux idées reçues, les calculs biliaires peuvent apparaître chez tout le monde, et à tout âge. Toutefois, le surpoids est reconnu comme facteur de risque. En outre, après 70 ans, le risque devient plus important et il double chez la femme. Mais selon cette récente étude danoise, le café serait l’ultime solution : une tasse supplémentaire chaque jour réduit de 3 % le risque de souffrir de calculs biliaires. En buvant 6 tasses de café chaque jour, on réduit ses risques de 23 % ! « Nous avons vérifié si une consommation élevée de café était associée à un faible risque de calculs biliaires chez 104 493 personnes représentatives de la population », partagent les chercheurs. Les individus ont été suivis durant 8 ans pour les besoins de l’étude. Les résultats sont unanimes : le risque de développer des calculs biliaires était de 23 % plus faibles chez les patients dont la consommation de café dépassait 6 tasses au quotidien.
Par ailleurs, la génétique joue aussi un rôle dans la consommation de café. Selon les chercheurs danois, les personnes dont les parents étaient des consommateurs de café ont de grandes chances d’en boire aussi. « En analyse génétique, la consommation de café a augmenté jusqu’à 41 % chez les individus avec quatre allèles (versions variables d’un même gène, ndlr) de consommation de café », ajoute l’étude. Ces personnes présentent un risque de 11 % moins élevé de souffrir de calculs biliaires.
Les signes à repérer
Dans la plupart des cas, la douleur liée aux calculs biliaires se déclenche au niveau de l’épigastre, c’est-à-dire dans la zone de l’estomac (partie supérieure de l’abdomen comprise entre le sternum et l’ombilic). On peut aussi ressentir une douleur intense, voire insupportable à droite de l’hypocondre (sous le diaphragme). « Typiquement, elle irradie alors dans l’épaule droite, et coupe la respiration », fait remarquer Jean-Paul Hagège, médecin gastroentérologue.
Longtemps appelée « colique hépatique », la crise de calculs biliaires n’a pourtant rien à voir avec les douleurs d’une gastroentérite. En réalité, la douleur est constante, et la crise dure souvent près de 2 heures. « Il faut lutter très vite contre la douleur en employant des antalgiques puissants, des anti spasmodiques, voire de la morphine », souligne Dr Hagège. On n’est pas à l’abri de complications. « Les vomissements, la fièvre supérieure à 39°, la jaunisse survenant pendant ou juste après la crise sont des signes de gravité. Ils apparaissent lorsqu’un calcul obstrue le canal reliant la vésicule à l’intestin (le cholédoque) et qu’une infection s’installe, pouvant conduire à la septicémie.
On parle alors d’angiocholite », explique encore le gastroentérologue. Néanmoins, dans 80 % des cas, les calculs biliaires sont asymptomatiques. « Les calculs de la vésicule ou lithiases biliaires sont dus à de petits cristaux constitués le plus souvent de cholestérol. Ils se forment dans la vésicule et risquent d’obstruer les voies biliaires… Mais la plupart du temps, ils ne font pas mal. En réalité, les douleurs sont rares.