Pitshou Matumona dit « Rum » et Hugues Bedi Mbenza alias « Ballack » ont jeté leur dévolu sur le FC Renaissance pour une durée d’un an. Ce transfert divise les opinions.
Les deux athlètes ont été officiellement présentés au public le dimanche 10 mai au stade Tata Raphaël. Devenus désormais membres effectifs, ils endossent les couleurs du FC Renaissance, club créé en avril 2014 par les dissidents du Daring Club Motema Pembe de Kinshasa.
Selon Pascal Mukuna, son président, l’ambition du FC Renaissance est de devenir l’une de meilleures formations du pays. Raison pour laquelle les administrateurs ne cessent de consentir des efforts pour la mettre au diapason des grandes équipes.
Sans brûler les étapes, le parcours de ce club a d’abord démarré à l’Entente provinciale de football de Kinshasa (EPFKIN) où il est classé deuxième du championnat. Il est présentement éligible à la prochaine Coupe du Congo et, s’il élimine les concurrents, il jouera à la Ligue nationale de football (Linafoot) qui ouvre les portes aux différents championnats d’Afrique (Caf, Can).
Portes ouvertes pour accueillir des joueurs talentueux
Pour relever ces défis, le FC Renaissance a besoin des ressources financières, matérielles et, par dessus tout, humaines. Il doit recruter, et au plus vite, des pions majeurs. Ses chasseurs de têtes ont contacté Rum Matumona en séjour à Kinshasa. Son expérience professionnelle est un atout dont on ne peut se passer. Le jeudi 16 avril, il a contresigné le contrat. Le montant de la transaction n’a pas été révélé à la presse, la direction de l’équipe ne voulant pas communiquer sur cette question. On sait seulement que Rum est actuellement un électron libre.
Des indiscrétions évoquent un salaire de 1 000 dollars par mois, dotation d’un véhicule 4 x 4 et mise à disposition d’une résidence. Commentaire de l’intéressé : « Je suis venu apporter mon expérience à cette jeune équipe ; le montant du transfert n’a pas beaucoup d’intérêt pour moi. Ce qui compte c’est d’abord le foot ». Si la rumeur se vérifie, Rum serait le joueur le mieux payé de la capitale.
Sur le même registre, Bedi Mbenza « Ballack », également sans club, avait affiché l’intention d’évoluer dans ce club populaire. Il est passé à l’acte en signant le contrat professionnel dont les clauses ont été tenues secrètes. On sait néanmoins qu’il prêtera son expertise durant une année. D’autres « étoiles » sont-elles attendues ? Selon l’évêque Mukuna, la liste n’est pas close. « Les portes du FC Renaissance sont ouvertes pour accueillir des joueurs talentueux », a-t-il confirmé.
Un parcours sans relief ni éclat
Pour rappel, le milieu organisateur et meneur de jeu Matumona a joué à l’AS V. Club de Kinshasa, de 2003 à 2005. Il a gagné le challenge Vodacom organisé en Afrique du sud en 2003 avant d’entreprendre une carrière professionnelle en Belgique où il a prêté ses services au FC Brussels. Il a ensuite joué à RAEC Mons entre 2006 et 2012. Après avoir résilié délibérément son contrat avec le FC Brussels suite aux propos vexatoires et racistes tenus par le président du club, il s’est enrôlé à Primeiro d’Agosto d’Angola où il n’a pas fait long feu avant de rentrer à Mons. Il a joué deux CAN avec les Léopards en 2006 et 2013. Tout au long de l’année 2014, il n’a pas joué à cause d’une blessure au genou. Il est resté sans club.
Bedi Mbenza a participé à l’épopée TP Mazembe de 2006 à 2011. Avec cette équipe, il a gagné deux fois la ligue des champions d’Afrique et une médaille d’argent à la Coupe du monde des clubs. Le TP Mazembe avait terminé deuxième, après avoir perdu la finale face à l’Inter de Milan du célèbre entraineur portugais José Mourinho. Il a également joué au sein des Léopards, vainqueurs à Abidjan de la première édition du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN). C’est lui qui a marqué le deuxième but qui avait définitivement étouffé les espoirs ghanéens en finale de ladite compétition. Ce milieu relayeur a tenté une aventure professionnelle en Afrique et en Europe mais sans relief. Il est retourné à Mazembe mais sans éclat.
Une sourde grogne au sein de l’équipe
Les voix se sont levées pour critiquer le come-back de Rum et Ballack au championnat local. Pour les uns, « les deux athlètes sont des produits périmés qui ne peuvent plus rien apporter. Le football exigeant beaucoup d’efforts physiques, ils devraient jouer plutôt le football loisir pour terminer leur carrière respective au lieu d’intégrer un club qui nourrit des grandes ambitions. Il faut un club fort avec des hommes forts ».
Pour les autres, « Matumona et Bedi sont en quête de repositionnement afin de tenter des nouvelles aventures sous d’autres cieux ou dans des grandes formations du pays, à savoir Mazembe, Vita. Ils veulent jouir de la ferveur de ce club populaire pour sortir leurs dernières cartes afin d’attirer l’attention des clubs potentiels ».
Pendant que les dirigeants du club se frottent les mains au lendemain de ces acquisitions, il y a une sourde grogne au sein de l’équipe. Le secret gardé sur le montant des transferts et la hauteur des autres avantages accordés aux nouvelles recrues suscite des rancœurs. Les anciens joueurs s’estiment lésés et considèrent que la direction applique la politique de deux poids deux mesures.
Réaction de deux nouveau-venus : « Pas de polémique autour de notre intégration ; les responsables du FC Renaissance rassurent qu’ils continueront à s’occuper bel et bien de nos coéquipiers afin que nous puissions vivre en harmonie et, surtout, produire un bon football. C’est là notre devoir ». Bonne chance à ces fils du pays !