LE VOLONTARIAT de solidarité internationale (VSI) fait désormais des émules. Chaque année, des milliers de personnes quittent leurs pays, leurs familles et leurs emplois pour s’engager dans des missions humanitaires à l’international. Le phénomène prend de plus en plus de l’ampleur. Les volontaires de solidarité internationale ou VSI sont des gens qui participent au sein d’une ONG agréée à une action de solidarité internationale. Généralement, il s’agit des actions liées à l’aide au développement ou à l’urgence humanitaire.
Ce sont des missions limitées dans le temps, habituellement de 12 à 24 mois (la moyenne se situant autour de 17 mois) au cours desquelles les VSI mettent leurs compétences au profit d’une population qui en a exprimé le besoin. Dans certains pays (comme en France), le VSI est couvert par un statut défini par la loi et grâce auquel il bénéficie des garanties sur les conditions de préparation et de suivi ainsi que sur sa protection sociale. Aujourd’hui, le volontariat de solidarité internationale est au cœur même de l’engagement des États en faveur des volontariats internationaux d’échange et de solidarité. Le volontaire de solidarité internationale s’engage à temps plein, reçoit une indemnité (il ne s’agit pas d’un salaire).
Le profil-type du volontaire
Il a été constaté que près de 40 % des volontaires ont plus de 30 ans, la majorité est donc constituée de jeunes entre 16 et 25 ans. D’une manière générale, soulignent les spécialistes du VSI, le profil-type pour des missions à l’international est ainsi un jeune de 21 à 30 ans, plutôt une femme, avec un niveau d’étude supérieure (69 % de niveau Bac+5 pour le VSI). Mais en réalité dès 16 ans, sans forcément de qualification particulière, il est possible d’être volontaire. Il y a aussi de très nombreux retraités qui s’engagent sur des missions de quelques semaines à quelques mois.
D’après eux, les motivations sont diverses et parfois contradictoires. Les volontaires les plus jeunes souhaitent donner du sens à cet engagement et se rendre utile, mais en même temps, une expérience de volontariat, notamment à l’international, est clairement envisagée comme un tremplin professionnel. Les compétences acquises et l’expérience peuvent en effet être valorisées pour ses études et pour sa carrière. Le volontariat, c’est enfin la possibilité de vivre de nouvelles expériences et de s’ouvrir à d’autres horizons et d’autres cultures.
On peut cependant dégager deux profils récurrents, qui peuvent se mixer. D’un côté, expliquent-ils, ceux pour qui l’engagement est inscrit dans leur parcours de vie. Un engagement international est ainsi une étape marquante qui va souvent renforcer leur sens de l’engagement. Ils vont se réinvestir encore plus à leur retour une fois leur situation sociale et professionnelle stabilisée. Et de l’autre, ceux pour qui l’engagement international, au-delà de se rendre utile, est aussi une opportunité, parfois non consciente au moment du départ, d’opérer une bifurcation professionnelle. La fin du volontariat constitue alors un moment privilégié pour l’envisager.
Pour le moment, il n’y a pas encore de statistiques consolidées sur les profils de formations ou de métier. Mais on observe toutefois une surreprésentation de profils généralistes. Il y a toutefois une grande diversité de métiers: enseignants, ingénieurs, professions médicales, agronomie, etc. Les missions sur lesquelles les VSI sont mobilisés sont à plus de la moitié les fonctions de coordination de projets, d’administration et de gestion. Ensuite, les programmes de coopération éducative et de la formation, et enfin, les techniciens ou les conseillers techniques dans des domaines variés.
Les destinations les plus fréquentes
La plupart des ONG proposant des missions de VSI attendent des volontaires une contribution concrète, c’est-à-dire mettre effectivement ses compétences à son service. Mais le large spectre des besoins des ONG offre aussi un large éventail de besoins et donc des opportunités pour s’engager différemment. L’offre conditionne largement la demande. Sinon l’Afrique subsaharienne, malgré des conditions sécuritaires qui se sont gravement dégradées ces dernières années, accueille 45 % des VSI. L’Asie en accueille 30 %, la zone Amérique–Caraïbes 13 % et l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient 11 %.
Comment les missions de VSI sont-elles alors financées le plus souvent? Et les volontaires doivent-ils mobiliser leur épargne personnelle pour partir? Pour l’essentiel, soulignent ces mêmes spécialistes, les dispositifs de volontariat, de temps longs sont proposés dans le cadre d’agrément de l’État ou de dispositifs (comme en Europe) qui sont assez largement financés. Ces dispositifs ne prévoient pas que les volontaires financent leur mission. D’après eux, c’est toute leur force mais aussi leur difficulté à répondre à des demandes nombreuses. Il y a un manque de financement.
Selon eux, il y a cependant des formats plus courts des propositions d’engagement qui impliquent une part plus ou moins importante de financement personnel. Cela va être le cas pour les chantiers internationaux qui vont s’adresser à un public plus jeune pour des missions de quinze jours à un mois. Il est important, insistent-ils, de bien clarifier son projet et ses attentes avant de se tourner vers l’une ou l’autre des propositions d’engagement.
En effet, s’il existe une grande variété de missions de VSI, ce programme n’est pas fait toutefois pour tout le monde. Sa particularité est qu’il s’adresse aux professionnels, car partir en VSI, c’est avant tout apporter son expérience et ses compétences professionnelles et prendre part à un échange avec les habitants. Pour partir en VSI, il faut plus que la simple envie d’aider. Un VSI est une personne qualifiée et engagée au service du développement.
Plus que les autres programmes de volontariat règlementés ou le volontariat flexible, le volontariat de solidarité internationale est ce qui s’approche le plus de ce qu’on appelait auparavant « aide au développement ». Aujourd’hui, on préfère parler de « coopération internationale » pour mettre en avant l’échange plutôt qu’une aide unilatérale où un « pays sauveur » viendrait en aide au « pays sous-développé ».