Le gouvernement congolais et des bailleurs de fonds ont exprimé, le 22 mars, au cercle de Kinshasa, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau célébrée le 22 mars, leur engagement à améliorer la desserte en eau potable dans le pays. C’était en rapport avec le thème international de la journée : « Eau et énergie », et le thème nationale : « Eau potable pérenne et en quantité suffisante ».
L’activité organisée à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau soutenue financièrement par Wash Consortium dont Sébastien Longville est le directeur national, a permis à toutes les structures partenaires dans le secteur de l’eau représentées de faire un état de lieux de la desserte d’eau potable dans les différentes parties de la RDC et de marquer leur détermination à travailler davantage en vue de l’amélioration de la situation.
Nous demandons au gouvernement congolais de prendre des mesures permettant de soutenir ce secteur
Simon Strumpf
Etablissant un aperçu sur le sous-secteur, notamment sur les défis et les perspectives, l’administrateur délégué de la Regideso, représenté par le coordonateur de la Cellule technique d’exécution eau, Jean-Louis Bongungu, a noté que malgré que cette entreprise soit implantée dans les onze provinces du pays, avec quatre-vingt dix sept centres d’exploitation, le taux d’implantation reste de l’ordre de 24 % par rapport au nombre d’agglomérations identifiées, faisant partie des centres urbains et semi-urbains, à charge de la Regideso. « Le challenge est, donc, encore important pur couvrir la desserte en eau de l’ensemble de l’espace urbain de la RDC », a-t-il souligné.
Un appel à l’harmonie
Pour ce responsable de la Regideso, les réformes en cours engagées par le gouvernement de a République visent à améliorer la situation de la desserte en eau en milieu urbain en proie présentement à des difficultés énormes. Selon cette entreprise, pour y parvenir, il est requis l’apport de tous les acteurs du secteur de l’eau dans le pays.
De leur côté, les bailleurs de fonds de ce secteur, par leur représentant, Simon Stumpf, qui ont souligné la valeur du patrimoine hydrique de la RDC, ont souligné l’absence d’un cadre juridique adéquat permettant au pays de travailler afin d’atteindre les objectifs du millénaires pour le développement.
Pour ces derniers, l’absence d’une eau saine expose les populations à toutes les difficultés et des maladies, avec leurs conséquences tant sur le plan financier qu’humain. C’est dans cette optique qu’ils ont réitéré leur appui au gouvernement congolais pour accroître l’accès à l’eau potable, a travers l’appui technique et financier ainsi que l’appui à l’amélioration de la coordination dudit secteur.
Il s’agit, selon lui, notamment de l’adoption du code de l’eau, qui constituera la mise en place d’un cadre institutionnel définissant les rôles des intervenants, un appui matériel et financier en vue de la restructuration du Comité national d’action de l’eau et de l’assainissement (CNAEA), la création d’un groupe thématique eau et assainissement, qui constituera un cadre propice pour la concertation sur les questions liées à ce secteur entre le gouvernement et des partenaires techniques et financiers. Les partenaires ont également sollicité de favoriser un environnement des finances publiques favorables à la gestion du secteur, le désengagement effectif de l’Etat da ns les entre entreprises publiques, l’ouverture d’un partenariat public-privé et le paiement des factures des instances officielles dues à la Regideso afin de permettre sa restructuration, etc.
Une activité importante pour la RDC
Justifiant l’organisation de cette journée, le CNAEA a noté que la RDC, avec plus de soixante-dix millions d’habitants est l’un des pays d’Afrique ayant actuellement le taux d’accès le plus faible en eau potable (26 %). Selon cette structure, en effet, l’alimentation en eau potable est encore très faible en milieu rural où environ plus de 50 % des populations n’ont accès à aucun service social de base. « La RDC est en dessous de la moyenne sous-régionale et régionale en matière d’approvisionnement en eau potable, malgré les efforts déjà consentis par le gouvernement et surtout par les bailleurs de fonds, elle ne sera malheureusement pas au rendez-vous des OMD de 2015 », a souligné le CENAEA.
C’est devant cet état de lieux que la célébration de cette journée du 22 mars 2014 avait comme objectifs notamment de rappeler les autorités gouvernementales, les bailleurs de fonds qu’ils doivent fournir plus d’efforts à tous les niveaux en vue de satisfaire les ayants droits, et de sensibiliser les utilisateurs (secteur privé) et les usagers ( les communautés) de l’eau de son importance et des dispositions à prendre pour assurer une gestion durable des ressources en eau.
La journée a également visé de préparer une plaidoirie à adressée au chef de l’Etat et au chef du gouvernement pour solliciter l’affectation de plus de ressources financières et humaines dans le cadre de gestion harmonisée où les attributions des différents ministères techniques sont complémentaires.