Effets Covid-19. La Chine, premier pays manufacturier du monde

La Chine est désormais une économie plus grande que l’Union européenne. Elle représente actuellement près d’un cinquième du PIB mondial et plus d’un septième des actifs mondiaux, pourtant l’exposition des investisseurs mondiaux aux actifs chinois est minime. Décryptage en chiffres.

DURANT la période du 13è plan quinquennal (2016-2020), la valeur ajoutée industrielle de la Chine est passée de 23,5 billions de yuans à 31,3 billions de yuans, faisant de la Chine le premier pays manufacturier du monde pendant 11 années consécutives. Les autorités chinoises se félicitent des résultats significatifs et de l’atteinte comme prévu des principaux objectifs en matière de puissance manufacturière et de construction d’un pays à réseau fort.

En 2020, la valeur ajoutée du secteur industriel en Chine a atteint 31,3 billions de yuans, ce qui représente près de 30 % du secteur manufacturier mondial. Au cours de la période 2016-2020, le taux de croissance moyen de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière de haute technologie a atteint 10,4 %, soit 4,9 % de plus que le taux de croissance moyen de la valeur ajoutée des entreprises industrielles au-dessus de la taille désignée (entreprises industrielles dont le chiffre d’affaires est supérieur à 20 millions de yuans).

La valeur ajoutée des services de transmission de l’information, des logiciels et des technologies de l’information a augmenté de manière significative, passant d’environ 1,8 billion de yuans à 3,8 billions de yuans. Dans le plan quinquennal 2016-2020 pour la construction d’un pays industriel fort et d’un réseau fort, la Chine a mis l’accent sur la capacité d’innovation, la construction d’infrastructures d’information, l’intégration des technologies de l’information et de l’industrialisation, et le développement d’une industrie verte et à faible émission de carbone, etc.

Capacité d’innovation

En termes de capacité d’innovation, de 2016 à 2019, les investissements en R&D des entreprises industrielles au-dessus de la taille désignée ont augmenté de 27,7 %. Quant à la construction d’infrastructures d’information, à la fin 2020, le taux de foyers équipés d’une connexion fixe à haut débit en Chine atteignait 96 % et le taux d’utilisateurs de la connexion mobile à haut débit était de 108 %. Concernant l’intégration des technologies de l’information et de l’industrialisation, fin 2020, le taux d’utilisation d’outils numériques de R&D et de conception dans les entreprises clés de l’industrie avait atteint 73 %, soit 11 % de plus qu’en 2015.

Au niveau du développement industriel vert et faible en émission de carbone, de 2016 à 2020, la consommation d’énergie par unité de valeur ajoutée industrielle des entreprises au-dessus de la taille désignée a chuté d’environ 16 %. La modernisation de la structure industrielle chinoise durant cette période s’est manifestée principalement sous trois aspects : premièrement, l’accélération de la transformation et de la modernisation des industries traditionnelles. Deux ans avant la date prévue par le 13è plan quinquennal, la Chine a atteint l’objectif de l’industrie sidérurgique de 150 millions de tonnes de réduction de capacité de production, avec un total de 64,74 millions de tonnes d’acier brut retiré des « entreprises zombies ». Au total, 2 121 usines vertes, 171 parcs industriels verts et 189 entreprises de chaîne d’approvisionnement verte ont été construits, un système de fabrication écologique a pris forme.

Citation

« Une nouvelle politique de stabilisation des investissements étrangers a été publié le 1er mars dernier par le ministère du Commerce, afin d’engager des initiatives d’ouverture et de promouvoir l’ouverture de l’économie numérique et d’internet. »

Deuxièmement, le développement des industries émergentes stratégiques s’est accéléré et de nouvelles avancées ont été réalisées dans les domaines frontaliers. Pendant six années consécutives, la production et les ventes de véhicules à énergie alternative se sont classées au premier rang mondial. En 2020, la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière de haute technologie et de la fabrication d’équipements a représenté respectivement 15,1 % et 33,7 % de la valeur ajoutée des entreprises industrielles au-dessus de la taille désignée, devenant ainsi une force importante pour diriger l’optimisation et la modernisation de la structure industrielle.

Troisièmement, la capacité d’innovation industrielle s’est considérablement renforcée avec un certain nombre de technologies et de produits clés qui ont fait des avancées importantes. Au cours du 13è plan quinquennal, 17 centres nationaux d’innovation manufacturière ont été construits. Le niveau technique des équipements aérospatiaux a été considérablement amélioré, les équipements de génie maritime en haute mer et les navires de haute technologie se sont développés rapidement. La Chine possède également le plus grand nombre de brevets dans des domaines importants de l’intelligence artificielle, comme la reconnaissance faciale, au monde.

Par ailleurs, l’utilisation commerciale de la 5G a franchi une étape importante. À la fin de l’année 2020, 718 000 stations de base 5G au total ont été ouvertes, et le nombre des connexions de terminaux de téléphonie mobile 5G a dépassé les 200 millions. En Chine, le trafic moyen d’accès à l’internet mobile des utilisateurs 5G est environ 50 % plus élevé que celui des utilisateurs 4G, et le prix unitaire a chuté de 46 % en deux ans.

En plus de construire le plus grand réseau 5G du monde, la Chine a également construit le plus grand réseau de fibre optique et 4G du monde, avec plus de 100 millions de foyers couverts par la fibre optique gigabit. Grâce à la promotion approfondie des services de télécommunications universels, la proportion d’accès à la 4G et à la fibre optique dans les villages administratifs a dépassé 99,9 %. En continuant à mener des actions spéciales pour augmenter la vitesse du réseau et réduire les tarifs, le niveau tarifaire moyen du trafic haut débit fixe et de téléphonie mobile a baissé de plus de 95 % depuis le 13e plan quinquennal en Chine.

Échanges commerciaux

La Chine veut stabiliser les investissements étrangers. Après sept années de négociations, la Chine et l’Union européenne (UE) ont signé en décembre 2020 un accord de principe sur les investissements. C’est le fameux Comprehensive Agreement on Investments (CAI) qui constitue une étape non négligeable en faveur de « relations économiques plus équitables ». Répondant à une nécessité réelle d’encadrement des flux d’investissements, le CAI énonce de nouvelles ouvertures sectorielles ponctuelles du marché chinois mais surtout des conditions d’accès au marché moins discriminatoires en faveur de plus de transparence et de sécurité. Évidemment, un accord sur les investissements n’est pas un accord commercial. Il n’a pas vocation à résumer la totalité et la complexité des relations sino-européennes dans leur ensemble.

Par ailleurs, une nouvelle politique de stabilisation des investissements étrangers a été publié le 1er mars dernier par le ministère du Commerce, afin d’engager des initiatives d’ouverture et de promouvoir l’ouverture de l’économie numérique et d’internet de la Chine. La « circulaire sur la stabilisation des investissements étrangers autour de la construction d’un nouveau modèle de développement » propose une série de mesures visant à stabiliser les investissements étrangers. Il s’agit d’élargir l’ouverture économique de la Chine, augmenter les investissements dans les chaînes industrielles et améliorer le système de service et de garantie pour les investissements étrangers.

Les mesures visent à moderniser les règlements et documents normatifs non conformes ou incompatibles avec la loi sur les investissements étranger, ainsi que supprimer des restrictions d’accès aux investissements étrangers en dehors de la liste noire du gouvernement chinois. Ce dernier veut attirer les investissements étrangers, et les orienter davantage dans la fabrication de pointe, les industries émergentes, la haute technologie, les économies d’énergie et la protection de l’environnement.

La circulaire précise également qu’il est nécessaire d’attirer activement les investissements stratégiques. Pour cela, une étude va être lancée sur le système de gestion des investissements stratégiques des investisseurs étrangers dans les sociétés cotées en bourse. Concernant la garantie de service pour les investissements étrangers, la circulaire exige le renforcement des services et des garanties pour les entreprises à financement étranger et les principaux projets à financement étranger. La Chine a absorbé des investissements étrangers à un niveau record en 2020, devenant ainsi le premier pays au monde pour l’afflux d’investissements étrangers.