Selon l’administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), des progrès se profilent dans plusieurs domaines. Le PNUD retient premièrement la croissance substantielle des investissements dans les infrastructures, que ce soit dans les secteurs de l’électricité, des transports, des technologies de l’information et de la communication (TIC) ou de l’eau et de l’assainissement. Il s’agit notamment d’améliorations significatives concernant respectivement les TIC au Mali, au Ghana et au Nigéria, les systèmes de transport au Kenya et à Maurice, et l’approvisionnement en eau et en assainissement en Gambie, au Sénégal, à Madagascar et en Tanzanie. Le renforcement des infrastructures se traduit par un meilleur accès des citoyens africains aux services et par une amélioration de l’environnement propice aux investissements de qualité pour les entreprises.
Deuxièmement, l’accroissement soutenu de la production manufacturière en Afrique. En 2015, la production manufacturière totale de l’Afrique était estimée à environ 500 milliards de dollars, l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Maroc, le Nigéria et la Tunisie faisant figure de chefs de file en la matière. McKinsey and Company estime que l’amélioration constante de l’environnement des affaires sur le continent pourrait propulser la production manufacturière jusqu’à 930 milliards de dollars d’ici 2025. Troisièmement, la transformation rapide des économies, impliquant le glissement des emplois de l’agriculture traditionnelle vers l’agriculture modernisée et les secteurs non agricoles. Des pays comme l’Éthiopie, le Ghana et le Rwanda se diversifient à un rythme accéléré, tandis que la productivité et la valeur ajoutée à l’agriculture progressent au Burkina Faso, en Éthiopie, au Mali, au Mozambique, au Nigéria et au Rwanda. L’impact combiné de l’ensemble de ces progrès ainsi que d’autres avancées sur le front du développement économique et social est clair.
Les économies africaines demeurent au nombre de celles dont la croissance est la plus rapide au monde. Les dix économies à plus forte croissance sur le continent ont vu leur revenu national croître de 5 % à 8,5 % en 2016, contre une moyenne mondiale de 3,2 %. Dix-huit pays du continent ont désormais atteint un niveau de développement humain intermédiaire ou élevé, ce qui reflète une amélioration de la santé, de l’éducation et du niveau de vie global de leurs populations. Selon le Rapport sur le développement humain 2016 du PNUD, l’Éthiopie, le Mali, le Niger, la RDC, le Sénégal et le Zimbabwe ont été parmi les pays qui ont enregistré la progression la plus rapide sur l’échelle de l’indice mondial du développement humain. Des progrès considérables ont également été accomplis dans la réduction de la pauvreté multidimensionnelle, celle-ci ayant diminué, depuis 2005, dans 30 des 35 pays africains répertoriés au titre de l’indice mondial de pauvreté multidimensionnelle. Quelque 70 % des citoyens africains vivent actuellement dans un pays où la gouvernance s’est améliorée entre 2006 et 2015. Ces résultats sont très encourageants dans la perspective d’un développement inclusif et durable.
Côte d’Ivoire citée en modèle
L’émergence est à l’origine de la transformation des perspectives de la Côte d’Ivoire, qui serait, selon les estimations préliminaires, l’économie ayant connu la croissance la plus forte en Afrique en 2016. Le PIB de la Côte d’Ivoire a progressé d’environ 8 %, un taux nettement supérieur à la moyenne continentale de l’Afrique subsaharienne établie à 2 %. La Côte d’Ivoire réalise des avancées constantes en matière de santé et d’éducation, alors que son infrastructure s’est considérablement améliorée, et que la productivité agricole et l’accès à l’électricité et aux TIC y ont notablement progressé. L’indice de développement humain du pays s’est accru de 1,4 % par an depuis 2010, un résultat de 38 % supérieur à celui de la moyenne régionale.
La transparence, l’obligation de rendre compte et l’efficacité des services publics améliorent également la prestation des services sociaux et contribuent au développement humain dans ce pays. L’indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG) suggère que ce pays est, à l’échelle du continent, celui qui a marqué le plus de progrès en faveur de la sécurité de ses citoyens et du respect de l’état de droit.