Cette structure proposée par la Fédération des entreprises du Congo (FEC) devra avoir comme missions claires, notamment la mise à disposition des données fiables, la sensibilisation de l’ensemble des opérateurs et la régulation du secteur.
La Fédération des entreprises du Congo a proposée de s’impliquer davantage dans ce grand chantier en jouant le rôle de médiateur de la sous-traitance pour la distance qu’elle s’impose avec les intérêts des donneurs d’ordre et même des sous-traitants. La proposition de la FEC est motivée par le constat de la déstabilisation de la sous-traitance locale par des Petites et moyennes entreprises (PME) étrangères. En effet, le renforcement de l’expertise nationale aurait, selon la FEC, pour effet d’encourager les emplois directs et indirects. Mais on est loin, selon le patronat congolais, de s’imaginer les contraintes qui empêchent l’émergence des PME congolaises, notamment dans un secteur aussi stratégique que les mines qui a enregistré des investissements estimés de plus de 15 milliards de dollars en dix ans, et qui constituent, avec les hydrocarbures, la base principale de la croissance économique de la République Démocratique du Congo. Depuis 2001, en effet, l’activité économique enregistre annuellement une croissance moyenne de 6% grâce à toutes les réformes économiques entreprises. Mais, malgré un taux de croissance élevé et supérieur de la moyenne de l’Afrique subsaharienne, les indicateurs sociaux sont toujours au rouge, avec un taux de chômage parmi les plus élevés de l’Afrique, soit plus de 50% de la population active. À en croire la Fédération des entreprises du Congo, la mauvaise redistribution des richesses explique la faible capacité à générer des emplois décents et durables. Les secteurs générateurs d’emplois, notamment l’agriculture et l’agro-industrie, l’industrie manufacturière, le transport et communication, sont quasiment désertés par les Petites et moyennes entreprises et Petites et moyennes industries locales. Aussi le pays n’arrive-t-il pas, en dépit de cette croissance forte, à enclencher la phase décisive de sa lutte contre la pauvreté. Or, dans les efforts visant la réduction de la pauvreté, le développement de la sous-traitance locale paraît crédible pour sa capacité à créer une valeur ajoutée locale. De plus, tout le sens de l’enjeu futur est de préparer l’après-mines qui se dessine. En effet, les ressources étant non renouvelables, il faut envisager et préparer une mutation vers d’autres secteurs. Cela exigera, relève-t-on, une certaine expertise dans les domaines des biens et services. Face à ce besoin, la Fédération des entreprises du Congo pense qu’il serait important de commencer par neutraliser toutes les contraintes. Et, dans le secteur minier, l’on fait remarquer que la sous-traitance est essentiellement étrangère. À en croire le patronat congolais, le personnel de ces entreprises sous-traitantes obtiennent plus facilement le visa, contrairement à leurs homologues national congolais. C’est donc cela une des discriminations que la FEC appelle à surmonter. Malgré ces réalités, la Fédération des entreprises du Congo propose de se garder bien de toute précipitation car, a-t-elle fait remarquer, les PME locales sont encore loin, à ce stade, de répondre totalement aux exigences requises pour la sous-traitance. « Cela nécessitera un effort de renforcement de leurs capacités pour leur permettre d’élargir leurs interventions à d’autres secteurs dont les hydrocarbures, les télécommunications, les banques, les assurances et l’agro-alimentaire », estime-t-on au sein du patronat national. Par ailleurs, il serait également important d’instaurer la transparence en facilitant l’accès des PME congolaises aux informations stratégiques des donneurs d’ordre. C’est dans cette optique et en tenant compte de toutes ces réalités que la FEC a proposé la mise en place de cet observatoire de la sous-traitance qui devra s’atteler à remplir certaines missions clairement définies dont notamment, la disponibilisation des données fiables, la sensibilisation de l’ensemble des opérateurs et le contrôle du secteur. Dans les engagements, le patronat national congolais a proposé son implication.