La clôture en tôle ondulée montre que le bâtiment est encore en chantier. Pourtant, l’immeuble surplombe le boulevard Msiri qui même de l’aéroport de la Luano au centre-ville de Lubumbashi. De passage, on peut apercevoir le bâtiment jaune citron. C’est dans ce bâtiment-là que l’Institut national de préparation professionnelle (INPP), direction provinciale du Haut-Katanga aura son siège et va dispenser sa formation dans les prochains jours.
Selon Maurice Tshikuya Kayembe, administrateur délégué général, l’INPP est sur un programme « de modernisation et d’équipement de ses infrastructures pour répondre à sa vocation ». D’ailleurs, du 7 au 9 mai, il était justement en mission à Lubumbashi pour se rendre compte de visu de l’état d’avancement des travaux de construction du nouveau bâtiment de l’INPP/Direction provinciale du Haut-Katanga. Il n’était pas seul ; à ses côtés, il y avait Kazunao Shibata, le représentant-résident de la JICA (Agence japonaise de coopération internationale). Qui finance les travaux de construction de ce nouveau bâtiment R+3 « ultra-moderne ». Coût de la construction : 29 millions de dollars. Par ailleurs, l’INPP, quant à lui, s’occupe de la réhabilitation (modernisation) de l’ancien bâtiment en basse hauteur grâce à un fonds de contrepartie.
« C’est un joyau ! »
Sur le chantier, les travaux se déroulent normalement, et sont même en avance d’un mois par rapport au timing de leur exécution, ont constaté avec satisfaction l’ADG de l’INPP et le représentant de la JICA lors de la visite des locaux. Les travaux de génie sont terminés, c’est la dernière touche, explique-t-on. Les plafonds sont déjà fixés, le pavement en carreaux placé… Les locaux qui vont faire office de salles de formation et d’ateliers pour la pratique (chaudronnerie, électricité, soudages spéciaux, machines-outils, mécanique générale, automates programmables industriels, hydropneumatique, froid et climatisation électronique, informatique, OSP, coupe et couture, hôtellerie et restauration…) sont aussi fin prêts.
De quoi être satisfait. Et l’ADG Tshikuya a eu des mots justes pour féliciter la coopération japonaise et les responsables de la direction provinciale du Haut-Katanga pour « avoir appliqué » à la lettre les directives et les orientations de la hiérarchie. Buddy Mukadi Budiadia, le directeur de l’INPP/Haut-Katanga, ne cache pas sa satisfaction devant ce « joyau ». Le nouveau bâtiment de la direction provinciale de l’INPP/Haut-Katanga est un édifice en béton armé qui répond aux normes requises de résistance. L’INPP attache une grande importance à sa direction provinciale du Haut-Katanga, même à celle de la province du Lualaba, du fait de l’activité industrielle minière. En août 2017, une délégation japonaise s’était en effet rendu à Lubumbashi pour évaluer les besoins en formation en faveur des entreprises minières installées dans la province du Haut-Katanga.
Selon le directeur provincial de l’INPP, il s’est agi d’« une réunion d’organisation, d’orientation et d’analyse des besoins en formation au profit des entreprises œuvrant dans le Grand Katanga ». Lors de ce séjour de la délégation japonaise, il était question de la visite des entreprises et industries locales, notamment à Lubumbashi, Likasi, Kakanda, Tenke, Fungurume pour appréhender leurs besoins en formation en ce qui concerne leur travail en général, mais aussi les problèmes, en particulier ceux de soudure et d’hydropneumatique. Et naturellement les experts japonais, Kaitani et Kimura, ont partagé leur expérience avec les Congolais. C’est sur base de ce travail de terrain que les modules de formation seront conçus pour renforcer les capacités des travailleurs. Compte tenu de l’activité industrielle minière et économique dans le Grand Katanga, les filières de formation prévues sont celles de la haute technologie adaptée aux spécificités locales et régionales ainsi que celles liées aux énergies renouvelables et à l’agroalimentaire en vue de faciliter l’insertion des jeunes dans le monde professionnel.
La vision du management
Le 29 juin, l’INPP a soufflé sur ses 54 bougies. Créé en 1964, il a pour mission de la préparation professionnelle et de la reconversion des travailleurs par la formation et le perfectionnement face aux défis technologiques. C’est dans ce contexte que le management de l’INPP a adopté une stratégie de modernisation des infrastructures et des équipements pour faire de cet établissement « un pôle de compétences recherchées et un référent privilégié pour les pays africains en vue de disposer une main-d’œuvre qualifiée ».
Après Kinshasa dont le siège réhabilité et modernisé a été inauguré en 2015, et le Haut-Katanga qui le sera bientôt, d’autres chantiers sont ouverts partout à travers le pays : Goma et Rutshuru (Nord-Kivu), Bukavu, Mbuji-Mayi, Matadi, Mbandaka, Kisangani, Kananga et Kindu grâce au financement non remboursable de la JICA. L’objectif final d’être présent dans les 26 provinces du pays.
Depuis sa création, l’INPP est au service de beaucoup d’entreprises à travers le pays dans les différents secteurs de l’activité économique (mines, industrie, construction, agriculture…). Il les accompagne et les aide à évoluer en mettant régulièrement à leur disposition un personnel compétent pour la réalisation de leurs objectifs et pour une meilleure rentabilité. Ce qui est intéressant, explique-t-on, non seulement l’INPP forme le personnel mais en plus il anticipe sur les besoins futurs des entreprises par la formation des populations riveraines sur les métiers et compétences recherchés par les grandes entreprises.
Des milliers de PME affiliées bénéficient également de la formation dispensée par l’INPP. Elles qui sont les principaux moteurs de l’émergence et du développement économique en Afrique. Pour cela, l’INPP leur offre un catalogue de formation continue, avec des modules adaptés aux besoins des entrepreneurs, des formateurs qualifiés et de méthodes propres qui font de leur personnel toujours performants et compétitifs. L’INPP forme environ 40 000 stagiaires chaque année.
La formation professionnelle des jeunes et des personnes vulnérables préoccupe l’INPP. L’ADG explique que « c’est un outil d’équité de justice et d’égalité des chances ». Elle permet d’« atténuer les effets pervers des conflits et des inégalités pour les individus et les groupes sociaux », de « promouvoir une intégration inclusive en tant qu’outil de cohésion sociale », de « participer à la réduction de la pauvreté et au développement en favorisant l’autonomisation des jeunes ».
Dès lors, on comprend que l’objectif visé par le management de l’INPP est de mettre fin à l’importation de la main-d’œuvre, notamment dans l’industrie minière au Katanga.