LE financement ainsi consenti est destiné à rembourser d’abord une dette de 1 million de dollars, puis à entreprendre les premiers travaux au projet Manono, ont indiqué les responsables d’AVZ Minerals dans un communiqué. Le reste des fonds ira au fonds de roulement. Selon les résultats de l’étude de faisabilité définitive (DFS) publiée en avril dernier, le projet Manono pourrait, produire annuellement 700 000 tonnes de concentré de spodumène et 45 375 tonnes de sulfates de lithium primaire sur une durée de vie de 20 ans.
Le coût de l’investissement est estimé à 545,5 millions de dollars pour développer le projet de lithium et étain, qui comprend en dehors de la mine et de l’usine de traitement, la modernisation des infrastructures routières pour le transport de la production et la réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Mpiana Mwanga. Le délai de récupération de ce capital est estimé à 1,5 an (avant impôt) et 2,25 ans (après impôts).
Par ailleurs, le projet devrait générer un EBITDA annuel de 380 millions de dollars sur la durée de vie de la mine avec un taux de rentabilité interne de 33 % et une valeur actuelle nette estimée à 1,03 milliard de dollars (après impôts). Ces estimations sont définies sur le scénario d’une participation de 100 % dans le projet, alors que la compagnie ne détient actuellement que 60 % d’intérêts qu’elle peut porter à 65 %.
Pour rappel, Manono est le plus grand gisement de lithium de roche dure au monde avec une réserve de minerai prouvée de 44,6 millions de tonnes et 48,5 millions de réserve probable. Le projet devrait également produire de l’étain et du tantale en petites quantités. AVZ Minerals a signé avec le gouvernement un protocole d’accord pour étudier la faisabilité de la rénovation de la centrale hydroélectrique de Mpiana-Mwanga. Située à 85 km du site minier, elle a cessé ses activités en 1982. La société australienne espère acquérir un bail à long terme exclusif pour remettre en état la centrale afin de s’en servir. La centrale pourrait produire 54 MW nécessaires pour alimenter le projet Manono, ainsi que les infrastructures connexes et tout agrandissement futur du site minier.
La réhabilitation de la centrale électrique de Mpiana-Mwanga est un grand pas en avant pour la compagnie minière australienne, laisse entendre Nigel Ferguson, le directeur général d’AVZ Minerals. En plus de faire de Manono une mine 100 % verte, la centrale permettra à la compagnie de réaliser d’importantes économies à long terme. Elle produirait sa propre électricité à un coût estimé à 3 à 4 c par kWh, comparativement aux 42c/kWh que coûterait l’utilisation de générateurs au diesel.
Lueurs d’espoir
Bonne nouvelle pour le cuivre ? Selon Ivan Arriagada, le PDG de la compagnie chilienne Antofagasta, le marché du cuivre devrait connaître en 2020 un excédent de 200 000 à 300 000 tonnes. Cette situation serait due à la crise sanitaire actuelle qui a entrainé une baisse de la demande, compensée toutefois par l’arrêt de certaines opérations minières. S’il est difficile de faire des projections sur le prix du métal rouge en raison de la volatilité du marché, Arriagada a déclaré que le contexte de faible demande mondiale se reflétera sur les cours.
Sa compagnie, l’un des plus grands producteurs de cuivre au monde, a récemment déclaré qu’il avait réduit ses plans de dépenses d’investissement pour l’année et que sa production de cuivre se situerait dans la borne inférieure de la fourchette de prévisions annuelles. En Afrique, plusieurs pays exportateurs de cuivre risquent gros avec une chute durable des cours du cuivre. Les principaux sont notamment la RDC et la Zambie.