État des lieux dans le complexe Upemba-Kundelungu

En finançant des projets dans le secteur de l’environnement en RDC, l’Union européenne participe des efforts de limitation du réchauffement climatique dans le seuil prévu par l’Accord de Paris. Selon la COFED, le programme environnement et agriculture durable a pour objectif de stimuler le développement agricole et socioéconomique des cinq aires protégées au bénéfice des populations.

Dans le cadre du Programme intégré national (PIN-RDC) du 11è FED (Fonds européen de développement), l’Union européenne (UE) appuie plusieurs projets environnementaux en République démocratique du Congo dans le secteur de l’environnement et de l’agriculture durable. Le complexe Upemba-Kundelungu (CUK) fait partie des cinq aires protégées de la RDC bénéficiaires des financements de l’UE. 

Volet conservation

Le complexe Upemba-Kundelungu abritait autrefois plus de 100 000 éléphants et 190 espèces de mammifères. Bien que ce nombre ait drastiquement diminué au cours de ces dernières décennies, le CUK reste un sanctuaire pour les animaux de la grande faune (éléphants, cobes de Lechwe, zèbres, céphalophes à dos jaune, ratel, etc.), pour l’avifaune (bec-en-sabot, tisserins de la Lufira, etc.), ainsi que pour les amphibiens (protection des espèces endémiques et de celles qui ne sont pas encore connues. Dans le parc national de Kundelungu, au Katanga, les guépards et les zèbres ainsi que la chute de la Lofo sont une véritable attraction pour les touristes. Tandis que dans le parc national de l’Upemba, dans la même province, les éléphants et les zèbres règnent en maîtres.

Par ailleurs, le CUK présente une extraordinaire diversité de milieux : forêts dense, marécageuse, sèche, claire ; mosaïque savane-forêt ; rivières ; zones inondées, aquatiques et semi-aquatiques, etc. Mais aussi un réseau impressionnant de rivières, chutes d’eau, lacs et marais caractérisés par une dynamique d’inondations et retraits des eaux qui constitue, après la pluviométrie, le facteur écologique dominant et plus spécifiquement dans les zones annexes des parcs nationaux.

Ces habitats sont aujourd’hui menacés par l’assèchement des zones humides dû à l’anthropisation croissante et à l’exploitation non durable du complexe. C’est ainsi que sur le site, le CUK développe trois stratégies de conservation. La première, principale et structurale, est une stratégie de collaboration interinstitutionnelle, qui consiste en l’établissement d’un contexte de collaboration dans la gestion du complexe à travers un cadre politico-juridique pertinent et une planification écosystémique du complexe. La deuxième stratégie, quant à elle, est celle de conservation. Elle vise les actions directes de conservation. Tandis que la troisième est une stratégie de conservation communautaire et de développement ayant pour objet de contribuer à la conservation de la communauté.

Volet développement

En ce qui concerne le volet développement, l’objectif du projet est de faire du CUK un catalyseur et un moteur d’une économie verte durable, générant des avantages durables en termes de conservation de la biodiversité et de bien-être humain. Pour cela, la stratégie consiste à mettre en place « une structure institutionnelle robuste et des partenariats stratégiques solides » pour la gestion et le développement à long terme du complexe. Pour atteindre ses objectifs et ainsi lutter contre la dépendance du développement local vis-à-vis de l’exploitation incontrôlée des terres et des ressources naturelles, le CUK a choisi quelques instruments. Il s’agit des investissements dans l’évolution vers une gouvernance environnementale déclinée en maintien de la biodiversité et accroissement des services écosystémiques rendus (agriculture, hydroélectricité, etc.) pour le bien-être humain et au profit du maintien de la biodiversité. Il s’agit aussi de la structuration et l’administration territoriale, de la gestion et du suivi des prélèvements. 

Le plan opérationnel de gestion (POG/CUK 2019-2021) est structuré en deux aspects de gestion emboîtés. Le premier aspect concerne l’unité de conservation, tandis que le second concerne la zone contiguë, avec respectivement des actions de conservation et d’économie verte. Le plan opérationnel de gestion est à la fois catalyseur et promoteur des initiatives qui devraient être validées par des dispositions et initiatives à plus long terme en synergie et en cohérence avec la prise en compte des aspects écologiques, financiers, institutionnels et sociaux. Ceux-ci sous-tendent une intervention durable de développement en faveur du complexe Upemba-Kundelungu (Plan d’aménagement et de gestion 2022-2031).