POUR l’exercice 2017/2018, Ethiopian Airlines avait annoncé un bénéfice net de 288 millions de dollars. Son dernier exercice a été marqué par des performances partagées. Il faut noter que le transporteur aérien a évolué dans un environnement marqué par des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis qui ont entraîné une baisse des activités de cargo, mais aussi par le crash de son Boeing 737 Max qui a tué 157 passagers et membres d’équipage. La compagnie aérienne la plus rentable du continent africain a surmonté la hausse des coûts des carburants et le ralentissement de l’économie mondiale avec une augmentation de 14 % du nombre de passagers.
La compagnie devrait recevoir 25 avions de plus, cette année, portant ainsi sa flotte à 144 avions, selon son directeur général. Les nouveaux appareils permettront l’ajout de 11 nouvelles lignes, augmentant le nombre de destinations de la compagnie aérienne à 123 pour la nouvelle année. Ethiopian Airlines a aussi signé de nouveaux partenariats dans des pays de la région pour lancer de nouvelles compagnies aériennes.
La compagnie voit grand
La compagnie aérienne éthiopienne veut écrire une nouvelle page de son histoire. C’est un programme ambitieux qui est concocté pour l’avenir dans la perspective d’une concurrence accrue entre les compagnies et d’un accroissement du trafic d’ici 2030. Ethiopian Airlines négocie des accords de partenariat dans cinq pays africains. « Nous ambitionnons de créer une nouvelle compagnie aérienne au Mozambique qui sera une filiale à 100 %. Des négociations sont également en cours avec le Tchad, Djibouti, la Guinée équatoriale et la Guinée pour créer des compagnies aériennes », a déclaré Tewolde Gebremariam.
Et de poursuivre : « À l’avenir, il nous sera difficile de rivaliser avec un seul hub à Addis-Abeba. L’industrie africaine du transport aérien reste plombée par le protectionnisme et les taxes élevées, et la création de nouvelles compagnies ou les prises de participations dans de petits transporteurs constituent un moyen pour contourner ces restrictions. » En 2013, Ethiopian Airlines avait acquis une participation minoritaire dans Malawi Airlines pour se servir de l’aéroport international de Lilongwe comme base pour ses opérations en Afrique australe. Un accord avait été aussi conclu en janvier dernier avec le gouvernement zambien pour relancer la compagnie aérienne nationale qui avait déposé le bilan, il y a plus de deux décennies. « Cette stratégie vise à obtenir des avantages concurrentiels face à des rivaux comme les compagnies aériennes du Golfe », a expliqué Gebremariam.
« Nous avons enregistré une croissance supérieure à nos prévisions, ce qui nous a amenés à revoir nos objectifs en ce qui concerne le nombre d’avions », a souligné le directeur général d’Ethiopian. La compagnie nationale éthiopienne a largement devancé ses consœurs africaines comme Kenya Airways et South African Airways (SAA), pour devenir la première compagnie du continent, en matière de revenus et de bénéfices, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA). Durant l’exercice 2016/2017, son bénéfice net s’est élevé à 233 millions de dollars, contre 220 millions de dollars, une année auparavant.
Selon des spécialistes, d’ici 2030, plus de la moitié de la population d’Afrique sera urbaine. Environ 700 millions de personnes rejoindront la classe moyenne au cours des décennies à venir. Ils soulignent que cette expansion produira de nouveaux clients qui trouveront plus pratique et abordable de prendre l’avion plutôt que d’utiliser d’autres moyens de transport. Une concurrence accrue est donc en perspective entre les compagnies à bas prix et une augmentation du trafic devrait également se traduire par une baisse du prix des billets.