Les dirigeants éthiopiens ont annoncé un investissement annuel d’un milliard de dollars sur la prochaine décennie dans l’aménagement de parcs industriels spécialisés, selon l’Agence Écofin. Ces zones, dont la production servira à booster les exportations du pays, seront dédiées au textile, au travail du cuir, à l’agro-industrie et aux autres secteurs nécessitant une main d’œuvre abondante.
Arkebe Oqubay, conseiller spécial du Premier ministre Hailemariam Desalegn et président de la compagnie publique Industrial Parks Development Corp a expliqué à Bloomberg que l’ambition portée par ce projet est de hisser le secteur industriel éthiopien en première position sur le continent. «En termes de développement industriel et de développement du secteur de la fabrication, nous voulons faire de ce pays le leader africain», a-t-il déclaré.
Le financement de ce programme viendra à 50 % de l’État éthiopien et pour le reste de partenaires intéressés par l’initiative comme la Société financière internationale (IFC), des fonds de capital-investissement et des bailleurs de fonds européens et chinois. Du côté des industriels qui vont exploiter ces zones, on note l’intérêt de pointures comme la compagnie Phillips-Van Heusen
Corp, propriétaire des célèbres marques Tommy Hilfiger et Calvin Klein, ou encore Hennes & Mauritz AB, second plus grand distributeur européen dans l’habillement. Pour ces compagnies, le programme éthiopien présente l’avantage de leur offrir l’accès à une main d’œuvre abondante et bon marché (les salaires pouvant descendre jusqu’au dixième de ceux pratiqués en Chine) et une entrée de leur production aux États – Unis sans taxes, en vertu de l’African Growth Opportunity Act (AGOA).
Selon les visées gouvernementales exprimées dans le plan Vision 2025, le secteur de la manufacture devrait connaître une croissance annuelle de l’ordre de 25% avec à la clé la création de 200 000 emplois/an. Si l’importance de l’objectif peut laisser perplexe, il faut cependant rappeler que ce n’est pas la première fois que l’Ethiopie affiche de grandes ambitions dans ses plans de développement. Cinq ans plus tôt, le pays voulait que ses activités dans le cuir et les textiles connaissent une croissance de 1 500 % en 2015. Une mission qui s’est soldée par un échec dont Arkebe Oqubay attribue la cause à l’absence d’infrastructures, comme les parcs spécialisés justement.