À 62 ans, cet économiste formé à l’Université de Kinshasa s’est lancé dans la politique dans son pays. Après une licence en économie internationale et monétaire, il part outre Atlantique pour parfaire sa formation, jusqu’à suivre des cours d’économie à la prestigieuse université de Harvard, à Boston. Détenteur d’un doctorat, il rentre au pays en 1986 pour assurer des enseignements à la faculté des sciences économiques de l’UNIKIN et à l’Institut supérieur de commerce (ISC) de Kinshasa.
En quête d’expérience dans la gestion de l’État, il occupe le poste de conseiller dans plusieurs cabinets politiques. En 1992, il intègre le Fonds monétaire international (FMI) à Washington en tant qu’économiste. En 1998, Freddy Matungulu est nommé représentant résident du FMI au Cameroun, où il supervise, à la grande satisfaction des autorités de ce pays, l’exécution d’un programme de réformes économiques débuté en 1996 qui permettra au pays de bénéficier d’un important allègement de sa dette extérieure au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
Special One
En avril 2001, il est nommé ministre de l’Économie, des Finances, et du Budget, dans le premier gouvernement de Joseph Kabila Kabange. Il met en œuvre un programme de stabilisation économique et financière, de maîtrise de l’inflation, de stabilisation de la monnaie nationale et permet le retour de la croissance économique après plus d’une décennie de récession. La coopération multilatérale entre la République démocratique du Congo, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international est rétablie. La communauté internationale s’engage alors à soutenir le Congo dans ses efforts de redressement économique. La population congolaise l’adopte pour son pragmatisme. Décriant des abus au sein du gouvernement dans la gestion des ressources publiques, il préfère ne pas trahir ses convictions et démissionne en 2003. Il regagne le FMI comme chef d’équipe pays et chef de mission pour la conception et le suivi de programmes économiques de divers pays ayant des accords d’assistance financière et technique avec le FMI.
En 2014, Freddy Matungulu prend une retraite anticipée du FMI pour apporter sa quote-part aux efforts visant le mieux-être de son pays. En 2015, il crée le parti politique Congo Na Biso (CNB), (« Notre Congo »), « un cri de ralliement patriotique et l’expression de l’engagement collectif de préserver l’unité et l’intégrité de la RDC ».