G7+ : adoption d’une charte afin de renforcer la résilience

Ce n’est pas le Groupe des sept pays les plus industrialisés du monde, le G7. Il s’agit plutôt du Groupe des sept pays les plus fragiles de la planète (G7+) . Ils ne sont plus sept mais dix-huit Etats qui se sont réunis en mai dans la capitale togolaise pour renforcer leurs mécanismes de résilience et essayer, ainsi, de réduire leur degré de fragilité. La République Démocratique du Congo était présente à ces assises.

Le Groupe des Etats fragiles (G7+) a désormais une charte, conçue en termes de « New deal pour l’engagement international dans les états fragiles ». L’adoption de cet important document de travail par les représentants des pays concernés, qui ont pris part, à Lomé, aux travaux de la 3è réunion ministérielle, du 29 au 30 mai, a donné un autre élan à cette organisation. Ce « New deal » est en fait la référence appropriée pour renforcer les appuis aux nations fragiles et celles qui se trouvent dans la phase post-conflit, voulant toutes atteindre les indicateurs d’un développement durable. Avec comme slogan « Fini le conflit, place au développement », le G7+ développe ses programmes sur trois axes : la consolidation de la paix et le renforcement de l’état, la politique du pays et la période de transition pour sortir de la fragilité, et la reconstruction en prenant en compte les appuis des partenaires financiers.

L’état des lieux dressé par les agences onusiennes sur les réalités dans le monde est très évocateur : 1,5 milliard de personnes vivent dans les Etats fragiles ou en conflit, les transformations majeures vers la bonne gouvernance deviennent mesurables entre 20 et 40 ans, 30 % de l’aide publique au développement sont dépensés dans des contextes de fragilité et de conflits.

Etant parmi les membres fondateurs du G7+, la RD-Congo est très concernée par le contenu de la charte adoptée à Lomé. C’est dans ce cadre qu’elle s’est impliquée dans les réflexions animées au cours de cette rencontre à laquelle a participé le ministre congolais du Plan et du suivi de la mise en œuvre de la modernité, Célestin Vunabandi. Dans la capitale togolaise, il a été question de renforcer les éléments à prendre en compte afin de lever les politiques stratégiques adéquates et de faciliter la mise en œuvre d’un plaidoyer sur le programme de développement post-2015, ainsi que le plan de travail du G7+ concernant l’exercice 2014-2015.

Vingt-quatre pour cent des pays africains sont concernés par ces échanges et il est déjà acquis qu’ils ne pourront pas atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) l’année prochaine. Pour le Congo-Kinshasa, cet espace de travail est une autre opportunité afin de « partager une vision commune sur les questions stratégiques relatives aux interventions dans les Etats fragiles ». Afin de préparer cette feuille de route, la capitale congolaise avait accueilli, en août 2013, la réunion du Comité de pilotage technique du G7+ et celle du Dialogue international. Recevant alors la ministre des Finances de Timor Leste, Emilia Pires, présidente du groupe, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo avait tenu, d’une part, à souligner la nécessité et l’opportunité de « cerner les causes qui maintiennent les membres du G7+ dans cet état et comment à sortir », et, de l’autre, à « encourager le travail accompli » par ces Etats.

Dans la mise en œuvre du « New deal», la RD-Congo a identifié deux défis : l’appropriation politique du processus (qui est « lent » dans le pays) et l’apport conséquent des appuis financiers. Un document intitulé « Enjeux et perspectives du développement en RDC », largement distribué dans les rencontres internationales, indique que c’est le gouvernement de Kinshasa qui a organisé « la réunion préparatoire de la 7ème table ronde du Forum d’Accra » où « les pays fragiles ou post-conflits se sont constitués en groupe de pression » (point 41 du document) et que « la RDC est à la base du processus du Dialogue international sur la consolidation de la paix et du renforcement de l’Etat, du reste nécessaire pour relancer un pays post-conflit vers la recherche du développement durable » (point 42 du document).