Glencore a fait des scores annuels sans précédent

Selon Reuters, le géant suisse minier et du négoce a réalisé un excédent brut d’exploitation annuel ajusté de 14,76 milliards de dollars, conforme aux attentes, et un résultat d’exploitation ajusté de 3 milliards de dollars pour son pôle négoce, au-dessus de sa propre fourchette de prévisions.

 

« Notre performance en 2017 est la plus forte de notre histoire, soutenue par notre activité de commercialisation (négoce) et d’actifs industriels », déclare le directeur général, Ivan Glasenberg, dans un communiqué, tout en faisant état de « pressions inflationnistes émergentes ». Le groupe suisse avait déclaré en décembre 2017 anticiper un résultat du négoce avant intérêts et impôts vers le haut de sa fourchette de prévision, à 2,8 milliards de dollars en 2017. L’Ebitda annuel (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements) annuel a bondi de 44 % et est conforme aux attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur 14,67 milliards de dollars, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Reuters rapporte que Glencore a été l’un des groupes miniers les plus pénalisés par l’effondrement des cours des matières premières en 2015-2016 mais il s’est depuis largement repris et a réalisé la meilleure performance boursière du secteur l’année dernière, avec un gain de 41,64 %. Glencore entend harmoniser une politique de croissance externe, portée par des fusions et acquisitions opportunes, avec la nécessité de réduire la dette et de conforter son bilan. Il propose un dividende 2018 de 2,9 milliards de dollars, soit 0,20 dollar par action, en deux versements identiques. Ce dividende est supérieur à celui fixe d’un milliard de dollars confirmé par le groupe minier en décembre dernier, auquel s’ajoutent 25 % du flux de trésorerie industriel. Le titre prenait près de 4 % à 399,45 pence à la Bourse de Londres, signant la plus forte hausse du Footsie, qui perdait 0,14 % à ce stade, souligne Reuters.

« Magouilles » en RDC

Le groupe Glencore est présent en République démocratique du Congo où il exploite le cuivre et le cobalt. Récemment, la compagnie a remercié le n°1 de sa branche cuivre (exploitation et production) à la suite des « magouilles » découvertes en novembre 2017 dans les comptes de Katanga Mining, filiale congolaise de Glencore. Aristotelis (Telis) Mistakidis, pourtant « fidèle parmi les fidèles » du PDG Ivan Glasenberg et 3è plus important actionnaire de Glencore, avec 2,5 milliards de dollars, était le « lieutenant-clé » depuis plus d’une décennie. Telis avait d’abord démissionné du conseil d’administration de Katanga Mining. Selon des sources proches de la société, Telis a été « sacrifié » au profit du maintien de Glencore en RDC. Toutefois, Mistakidis a gardé ses prérogatives mais limitées au commerce.

Une décision qui fait suite à la polémique sur la gestion et la comptabilité de la filiale en RDC. On rappelle que Katanga Mining a été obligée de « reformuler son reporting financier » après qu’un audit a pointé du doigt des « malversations » dans les comptes de la compagnie. Glencore avait promis de « restructurer les modes de gestion de l’ensemble de ses activités cuivre ». Mike Ciricillo (supervision de fusion et affinage du cuivre) était pressenti pour succéder à Telis. Qui a tout donné dans l’évolution de Glencore, petite entreprise devenue géant mondial des matières premières et 3è plus important extracteur de cuivre au monde. Mike Circillo, venu de Freeport-McMoRan où il dirigeait les opérations cuivre en RDC, a rejoint Glencore en 2014. Le cuivre représente un « pôle stratégique » pour Glencore, tout comme Katanga Mining, au moment où le géant suisse des matières premières redoute l’entrée en vigueur du nouveau code minier en RDC et est contraint à soigner son image ternie avec le scandale des « Paradise Papers ». En tout cas, Glencore prévoit d’accroître sa production de cuivre de 25 %, soit de 1,64 million de tonnes d’ici 2020, notamment au Katanga, mais aussi celle du cobalt dont les prix ont triplé depuis 2016. Glencore qui en est le 1er producteur mondial compte doubler sa production d’ici 2019. Sans oublier  la gestion d’autres activités (zinc, nickel, charbon et ferro-alliage).