MARK DAVID, le président de Glencore pour le cuivre en Afrique, est satisfait de l’entretien « très positif » qu’il a eu la semaine dernière avec Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre, à son cabinet de travail. Il a été reçu à la primature en compagnie de Gustave Nzeng Rubuz, le président du conseil d’administration de Kamoto Copper Company (KCC), l’une des filiales du géant minier dans le monde en République démocratique du Congo.
Depuis que la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 a été déclarée en RDC, Mark David n’avait pas eu l’occasion d’y séjourner. C’est pourquoi il était « vraiment important » pour lui de rencontrer le chef de l’exécutif pour lui rendre compte des activités de Glencore en RDC. « En tant que président du groupe Glencore pour le cuivre en Afrique, c’est toujours un plaisir pour moi de rencontrer le 1ER Ministre afin de lui faire une mise à jour de nos activités dans KCC et Mutanda Mining (MUMI) », a déclaré Mark David.
Celui-ci a confié à Sylvestre Ilunga Ilunkamba que le géant minier suisse est vraiment content de ses opérations en RDC et qu’il va tenir ses promesses. Il lui a annoncé que KCC va bientôt atteindre la barre de sa production maximale. Cette année, le géant minier suisse compte produire 270 000 tonnes de cuivre et 25 000 tonnes de cobalt. Quant à la mine de Mutanda, les travaux d’entretien et de maintenance sont encore en cours. Pour le moment, Glencore étudie les différentes options en vue de la reprise de ses activités.
Mark David apprécie le partenariat entre Glencore et le gouvernement congolais. Tout comme il a apprécié les discussions qui ont eu lieu récemment entre le chef de l’État, le chef du gouvernement et le secteur minier. Il est important, a-t-il souhaité, que ce genre d’échanges soient tenus régulièrement dans le cadre justement du partenariat gagnant-gagnant qui doit être encouragé.
Rapport de production
Glencore a publié le 31 juillet dernier un rapport de production, dans lequel il constate particulièrement « une robuste performance opérationnelle au Katanga en RDC ». La montée en puissance de la production doit déboucher sur une pleine utilisation des capacités d’ici la fin de cette année, a fait savoir Ivan Glasenberg, le directeur général du groupe. La majorité des sites d’extraction du géant mondial sont restés en activité, nonobstant des interruptions temporaires pour se conformer aux directives locales ou nationales pour lutter contre la pandémie de coronavirus, ou encore dans l’attente d’une amélioration des conditions de marché.
Par ailleurs, Glencore a conclu un accord avec Samsung pour un approvisionnement responsable. Pendant cinq ans, Glencore va fournir à Samsung jusqu’à 21 000 tonnes de cobalt pour la fabrication des batteries dans un contexte de hausse attendue de la demande de métal. Dans le cadre de cet accord, Glencore a accepté de faire vérifier chaque année ses opérations en RDC, en rapport avec la norme de diligence raisonnable de la chaîne d’approvisionnement de la raffinerie de cobalt, telle que définie par la Responsible Mining Initiative.
Au terme de cet accord, la firme suisse fournira environ 63% de sa production totale de cobalt prévue pour 2020 à Samsung. Glencore a produit 46 300 tonnes de cobalt en 2019, en hausse de 10 % par rapport à 2018, mais prévoit de n’en générer que 29 000 tonnes cette année, après la fermeture l’année dernière de sa mine de Mutanda, la plus grande exploitation de cobalt au monde. La décision du géant suisse de fermer MUMI dans la province du Lualaba pour une durée d’au moins deux ans a provoqué une vive controverse.
Pour bien des ONG, les raisons n’étaient pas qu’économiques (viabilité à long terme). C’était aussi une forme de chantage que Glencore voulait exercer sur le gouvernement en poursuivant deux objectifs : un, forcer le gouvernement à revoir le nouveau code minier entrée en vigueur en 2018, qui inclut la baisse du prix du cobalt ; et deux, le refus de Glencore de payer les différentes taxes additionnelles imposées par le code minier révisé.
Selon ces ONG, Glencore aurait pendant plusieurs années profité de l’embelli du prix du cobalt sur le marché pour « s’octroyer des avantages indus et excessifs ». Cependant cette décision de fermeture mettait en péril non seulement l’économie nationale, mais également les communautés locales et ses employés, évalués à plus de 3 000 personnes. À l’époque, ces ONG dont SARW recommandaient au gouvernement d’engager des discussions directes avec Glencore dans le but de procéder à un audit rigoureux des motivations de la décision prise par la multinationale. Et si les raisons de cette décision ne s’avéraient pas fondées, de remettre en cause l’initiative de Glencore et l’obliger à « élaborer un programme clair d’assainissement de son outil de travail ». On pense que l’entretien entre Sylvestre Ilunga et Mark David permettra de lever les points de désaccord.