LE COMITÉ intergouvernemental d’experts (CIE) a été créé à l’initiative de l’Assemblée générale des Nations unies, en tant qu’organe statutaire du Bureau de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). Pour l’Afrique de l’Est, le CIE est composé des représentants des quatorze États membres, ainsi que des communautés économiques régionales (CER) et des organisations intergouvernementales (OIG) de la sous-région, des partenaires de développement, des centres de recherche et d’autres parties prenantes. La CIE se réunit chaque année à tour de rôle dans les différents pays couverts par le bureau. Ses objectifs sont de définir et examiner la mise en œuvre du programme de travail du Bureau sous-régional, discuter des principaux problèmes et défis liés au développement économique et social de la région en vue de formuler des recommandations appropriées, renforcer les partenariats et la coopération entre les parties prenantes pour soutenir l’intégration régionale et accélérer le développement économique.
La rencontre des experts de la sous-région Afrique de l’Est, intervient un mois après la réunion des experts de l’Afrique centrale (34è session) qui vient de se tenir à N’Djamena au Tchad du 24 au 28 septembre, sous le thème « Financement de l’industrialisation en Afrique centrale ». Le choix de ce thème s’inscrit dans la continuité des débats du précédent CIE dédié au développement industriel en Afrique centrale.
Les experts ont produit un document appelé « Consensus de Douala », qui souligne « l’urgence » d’accélérer le processus de diversification des économies de la sous-région, à travers la promotion d’une industrialisation basée sur les ressources naturelles notamment agricoles, et tirée par le commerce et l’urbanisation.
Le « Consensus de Douala » vient d’être renforcé par la signature récente de la « Déclaration de Kigali » instituant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Grâce à la ZLECA, le commerce intra-africain et les chaînes de valeur régionales pourront être mis à profit facilitant ainsi l’industrialisation de l’Afrique et son insertion dans les chaînes de valeur mondiales, soulignent des experts. Qui ont affirmé à l’issue du 33è CIE leur disponibilité à apporter leur soutien aux États membres et aux communautés économiques régionales d’Afrique centrale dans la mise en œuvre du Consensus de Douala à travers notamment l’organisation régulière des rencontres avec toutes les parties prenantes et le partage d’expériences des autres régions.
En janvier 2018 à Yaoundé au Cameroun, le Bureau sous-régional a organisé une réunion de réflexion consacrée à l’opérationnalisation du Consensus de Douala. Cette concertation a permis de « préparer une feuille de route énonçant des actions et des rôles clairs pour guider la formulation, la mise en œuvre et le suivi et évaluation de stratégies en vue d’accélérer la diversification économique, l’industrialisation et la transformation structurelle en Afrique centrale ».
Selon ces experts, le financement de l’industrialisation constitue un des volets de l’opérationnalisation du Consensus de Douala. Il s’agit d’une des problématiques essentielles à résoudre pour espérer atteindre les objectifs de l’industrialisation. Le CIE de 2018 a été donc l’occasion de réfléchir aux moyens de discuter de l’enjeu du financement de l’industrialisation dans la sous-région. La rencontre a débouché sur des actions concrètes et sur un plan opérationnel pour la mise en œuvre de celles-ci en vue d’une mobilisation réussie des ressources pour financer l’industrialisation de l’Afrique centrale. Elle a également proposé les voies et moyens d’accélérer la mise en œuvre des initiatives sous régionales, continentales et internationales en cours.