Halte à la psychose, la RDC organise déjà sa riposte à la propagation du virus

La mobilisation semble tous azimuts après que le ministère de la Santé publique a confirmé deux cas du coronavirus en RDC et que le Lycée français de Kinshasa a annoncé la fermeture de l’établissement en raison d’un autre cas confirmé concernant un enseignant revenu de voyage. La FECOFA a décidé de geler les rencontres de football à partir du 14 avril.

SYLVESTRE Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre, a présidé le jeudi 12 mars la réunion du comité multisectoriel de crise à la Primature. Il s’agit de la riposte à l’épidémie du coronavirus déclarée il y a peu en RDC. Il a donc réuni les responsables des services sanitaires, mais aussi ceux des ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Défense, des Transports et des Sports. Des décisions ont été prises pour renforcer les mesures d’hygiène corporelle et surtout des mesures aux frontières. 

Rien d’alarmant

Comme la République démocratique du Congo a enregistré ses premiers cas avérés de coronavirus, Eteni Longondo, le ministre de la Santé, a recommandé le renforcement des mesures d’hygiène corporelle et surtout des mesures d’hygiène aux frontières imposables à tous. Le gouvernement a pris toutes les dispositions pour protéger les citoyens avec les fiches de renseignement aux aéroports et tout faire pour limiter la contamination, a-t-il indiqué. Des espaces d’accueil et de traitement d’éventuels cas qui se seront déclarés dans les maisons sont aménagés dans des grandes formations médicales de Kinshasa pour la prise en charge.

Le ministre de la Santé exhorte les populations à ne pas se fier à la rumeur relayée dans les réseaux sociaux. D’après lui, il n’y a que le ministère de la Santé qui est habilité à communiquer sur la situation de l’épidémie du coronavirus en RDC. Il appelle ainsi la population au calme.

Pour rappel, jeudi 12 mars, Eteni Longondo a annoncé qu’un deuxième cas du coronavirus avait été enregistré à Kinshasa. Il s’agit d’un Camerounais résidant en RDC avec sa famille. À son arrivée de retour des vacances en France, le 8 mars, il ne présentait aucun signe de contamination. Mais c’est quand il est arrivé chez lui que les signes se sont manifestés. Il a alerté les services médicaux et il est actuellement pris en charge.

Concernant le premier cas, sa situation est stable. « Rien d’alarmant », a fait remarquer le ministre de la Santé. Mais les mesures annoncées peinent à rassurer à l’opinion. Mercredi 11 mars, le professeur virologue Jean-Jacques Muyembe, le directeur général de l’Institut national des recherches biomédicales (INRB) et qui pilote la riposte à l’épidémie d’Ebola, a émis des réserves sur la capacité des structures sanitaires à répondre aux urgences en cas de propagation de la maladie. Dr Muyembe aurait prévenu que le taux de mortalité pourrait être plus élevé qu’en Europe parce que notre système sanitaire faible.

De leur côté, les experts de l’École de santé publique de Kinshasa ont donné de la voix, en indiquant qu’ils allaient apporter leur contribution dans la lutte contre la pandémie du coronavirus. Dans les rues de la capitale, les Kinois se disent également inquiets, surtout après la confirmation d’un deuxième cas.