Les transferts en provenance des migrants devraient atteindre 64,6 milliards de dollars d’ici fin 2015, soit six fois plus qu’en 2000.
L’Afrique intéresse de plus en plus les banques et les fonds d’investissements étrangers, note Le Monde. Comme arguments, il mentionne qu’il existe « au moins quatre raisons : une forte croissance économique, un secteur financier en voie de constitution, une masse d’épargne largement inemployée… et la perspective de rendements élevés ».
« Les investisseurs internationaux viennent à la recherche de rendements », a rappelé Bruno Cabrillac, directeur des études et des relations internationales à la Banque de France, le 19 mai dernier dans le cadre des matinales du CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales).
Confirmation de Luc Rigouzzo, président du fonds d’investissement Amethis Finance : « pour des niveaux de risque acceptables, nous observons des rentabilités deux fois supérieures à des économies développées. Il est devenu rentable de prêter aux entreprises africaines ». Ce fonds gère 530 millions de dollars d’actifs. Il est orienté vers l’énergie, les infrastructures, l’agro-industrie et les services financiers.
Luc Rigouzzo démontre que « pour évaluer les dossiers de crédits présentés par les entreprises africaines, les grandes banques des pays développés appliquent des ratios de notation du risque souverain. Ces ratios qui aboutissent à des taux d’intérêt très élevés pour l’emprunteur intègrent le fait que sur 100 dollars prêtés, 30 % de la somme ne sera probablement pas remboursé et qu’il existe un doute sur 60 % », explique-t-il.
La rentabilité des investissements en Afrique se confirme aussi en matière d’investissements directs. Selon Mac Kinsey Global Institute, elle approche les 8 % en Afrique, contre 4 % pour les économies développées. Les flux financiers privés tendent ainsi à prendre une place de plus en plus importante dans le financement du continent. Ils sont passés de 63 % du total des apports extérieurs au début de la décennie à 70 % en 2014, selon le rapport sur les « Perspectives économiques en Afrique 2015 », publié le 25 mai, par l’OCDE, le PNUD et la Banque africaine de développement.
En 2014, les investissements de portefeuille ont toutefois marqué le pas glissant de 21,5 milliards de dollars à 13,5 milliards, selon ce rapport, en raison principalement d’un fort désengagement des investisseurs sur le Nigeria et le Ghana.
Pour 2015, les auteurs de « Perspectives économiques en Afrique » restent prudents. « L’enthousiasme des investisseurs pourrait fléchir sous l’effet des récents risques extérieurs et intérieurs, dont la baisse des cours des matières premières, le ralentissement des économies émergentes, ainsi que les retombées de l’épidémie d’Ebola et l’instabilité politique en Afrique de l’Ouest », écrivent-ils tout en prévoyant cependant un redressement des financements extérieurs. Les transferts en provenance des migrants devraient atteindre 64,6 milliards de dollars d’ici fin 2015, soit six fois plus qu’en 2000, conclut Le Monde.