S’ADAPTER à l’évolution de la pandémie de Covid-19 au niveau mondial, tel était le but de ce grand rassemblement. Puisqu’il n’a pu se tenir aux dates prévues, et en lien avec les partenaires africains, Emmanuel Macron, le président de la République française, a proposé à ses homologues une initiative consacrée à la réponse sanitaire et économique au Covid-19 à l’échelle du continent africain. Le sommet Afrique-France 2020 devait aborder les problématiques communes aux villes africaines et françaises afin d’identifier des solutions concrètes face à la croissance galopante des villes.
Cet objectif suppose de nouveaux partenariats économiques et des partenariats dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’urbanisme et de la culture… Pour permettre au plus grand nombre de découvrir les solutions innovantes de la Cité des solutions, de participer aux échanges et de découvrir les nombreuses activités sportives et culturelles qui devaient être mises en place au sein des 50 000 m² du grand Hall d’exposition de Bordeaux, le sommet devait être ouvert à tous le samedi 6 juin 2020. Le grand public pouvait venir y découvrir les projets et solutions proposés par les acteurs des territoires. Illustrant l’engagement de la France et du continent africain, la Cité des Solutions devait être inaugurée par le président de la République française et les chefs d’État et de gouvernement.
En chiffres, le sommet Afrique-France 2020, c’est 54 pays invités 1 000 entrepreneuses et entrepreneurs africains, plus de 500 maires et élus locaux de France et d’Afrique, plus de 500 acteurs économiques français et africains, 3 jours dont 1 journée ouverte au grand public et 1 rencontre sportive internationale amicale, et 1 grand concert de musique urbaine.
Relever le défi
La population urbaine en Afrique s’élève actuellement à 472 millions d’habitants, mais elle va doubler pour atteindre un milliard d’habitants en 2040. Aujourd’hui déjà, 100 villes du continent dépassent le million d’habitants.
10 villes atteignent les 5 millions, et Lagos – le plus grand espace urbain africain – en compte 23 millions. De telles mégalopoles bousculent nos habitudes et nos connaissances par l’importance de leur population, leur diversité et leur rôle en termes de circulation des personnes, des idées, des marchandises, des richesses et des cultures.
La Banque mondiale estime les besoins du continent en infrastructures urbaines à 90 milliards de dollars par an. Il faudrait construire 4 millions de logements par an pour répondre à l’explosion urbaine. Le changement climatique est un enjeu crucial pour les villes. Pour offrir à leurs habitants un accès aux services de santé, à l’éducation, aux transports, à l’eau et à l’assainissement, elles doivent pouvoir s’appuyer sur des solutions technologiques frugales, fiables et généralisables. Urbaniser sans polluer, détériorer la mixité sociale des centres villes ou encore faire apparaître des bidonvilles implique de penser l’organisation afin de permettre à une population croissante d’accéder équitablement à ces services. Le sommet devait avoir une forte dimension économique et environnementale : politique, car seul un développement durable des villes permettra de réduire les inégalités et les phénomènes migratoires ; économique, car les villes sont le moteur principal de la croissance ; environnemental, car il s’agit de réconcilier l’homme, la ville et la nature. Sans oublier que les villes sont à l’origine de 70 % des gaz à effet de serre. Le Sommet Afrique-France 2020 se devait de valoriser les solutions concrètes portées par les acteurs africains et français dans leurs villes et territoires. Ces actions devaient être présentées au sein de la Cité des solutions et organisées en 7 quartiers autour de thématiques de la ville durable de demain : accéder aux services essentiels (sécurité, ressources, énergies renouvelables, efficacité énergétique, gestion des risques), se déplacer dans la ville (infrastructures de transport, mobilité, accès), vivre dans la ville (logement, santé, éducation, formation, culture, sport, loisirs, société civile, populations vulnérables).
Le champ des possibles
Mais aussi nourrir les villes et consommer durable (agriculture, agro-alimentaire, commerces, restauration, emballages, recyclage, production locale), connecter la ville (innovation, digital, smart cities, gestion des données), aménager et embellir la ville (architecture, construction, bâtiment, mobilier urbain, espaces verts, art urbain, tourisme durable, préservation du patrimoine), financer et structurer les projets (bailleurs de fonds et fondations, banques, fonds d’investissement, conseil et bureaux d’études, assurances et avocats, accompagnement, appui technique, gestion de projets, coopération décentralisée). Les projets peuvent être portés par des entreprises, des organisations de la société civile, des collectivités françaises et africaines. Ils concerner tous les domaines de la ville durable : eau, déchets/économie circulaire, climat, gestion intelligente de l’énergie et efficacité énergétique, pollution de l’air, habitat durable, mobilité verte, numérique, mobilisation citoyenne, sport, culture, artisanat… Il s’agit également de solutions innovantes bénéficiant aux citoyens, de services, de technologies… Le champ des possibles est très vaste à condition d’associer les partenaires locaux et de présenter un livrable concret pendant le sommet.