LE GISEMENT de cuivre de Kakula devrait bien produire ses premiers concentrés au troisième trimestre de 2021. C’est ce qu’a annoncé Ivanhoé Mines, la compagnie détentrice du projet, indiquant que les travaux de construction de la mine et de l’usine de traitement avancent bien selon le calendrier prévu. En creusant un tunnel à travers le centre du gisement, l’équipe de travail a réussi à intercepter le minerai à des teneurs d’environ 4 % de cuivre. Elle s’attend à ce que ces teneurs augmentent considérablement pour dépasser les 8 % de cuivre à mesure que les travaux en souterrain avancent. David Edwards qui dirige les travaux géologiques a déclaré : « Maintenant qu’on peut voir et toucher le minerai de cuivre à haute teneur de Kakula, il est évident que nous sommes sur la bonne voie pour construire la première de nombreuses mines de cuivre à haute teneur de la région. »
Ivanhoé Mines prévoit de faire de son projet Kamoa-Kakula, la deuxième plus grande mine de cuivre en termes de production dans le monde. Avec une production annuelle estimée à 740 000 tonnes par an, à partir de sa douzième année d’exploitation, il devancera en volume les mines Grasberg (Indonésie) et Oyu Tolgoi (Mongolie).
On se rappelle que CITIC Metal avait annoncé, le 25 avril dernier, un financement à la société canadienne Ivanhoé, celle d’injecter près d’un demi-milliard de dollars pour terminer la mine souterraine qu’elle construit dans le cadre du projet Kamoa-Kakula dans la province du Lualaba. Ce sont Robert Friedland et Yufeng « Miles » Sun, coprésidents d’Ivanhoé Mines, eux-mêmes qui avaient livré la nouvelle à travers un communiqué, précisant que c’est un financement supplémentaire à travers la filiale CITIC Metal Africa Investments Limited (CITIC Metal Africa).
Ce qui portait le total des fonds en caisse de la société à environ 1 milliard de dollars. Selon Ivanhoé Mines, l’investissement de CITIC Metal devrait « être clôturé au plus tard le 7 septembre 2019, beaucoup plus tôt que prévu pour un mécanisme typique de financement de projet ». Et « ce calendrier permettra à Ivanhoé de procéder rapidement à la construction sans recourir à un financement de projet tiers et à être soumis aux frais, aux intérêts ou aux exigences de couverture généralement associés au financement de projet ».
Position de premier plan
La société minière canadienne espère « devenir un producteur de cuivre et de zinc de premier plan en RDC et un producteur de premier plan de métaux du groupe du platine, du nickel et du cuivre en Afrique du Sud ». CITIC Metal qui est entré dans Ivanhoé Mines, en 2018, seulement, est convaincu que « le projet Kamoa-Kakula est sans conteste le meilleur projet de développement de cuivre au monde ». Ivanhoé est également bien placée pour que ses extensions prévues dans le projet Kamoa-Kakula soient financées à l’aide de flux de trésorerie générés en interne ».
Situé dans la ceinture de cuivre d’Afrique centrale, dans la province du Lualaba, le projet de classe mondiale Kamoa-Kakula est un partenariat entre Ivanhoé Mines, Zijin Mining Group Co, Ltd. et le gouvernement congolais. Après la signature d’un accord avec le gouvernement congolais, en novembre 2016, suivant lequel une participation additionnelle de 15 % dans le projet Kamoa-Kakula a été transférée au gouvernement, Ivanhoé Mines et Zijin Mining détiennent à présent chacune une participation de 39,6 % dans le projet. Par ailleurs, Crystal River détient indirectement 0,8 % des parts et le gouvernement détient une participation directe de 20 %.
Une entité indépendante a déterminé que le Projet Kamoa-Kakula constitue le plus grand gisement de cuivre jamais découvert sur le continent africain et le quatrième plus grand gisement de cuivre jamais découvert à l’échelle mondiale. Le gisement à exploiter est situé à quelque 27 km de la ville de Kolwezi, dans la province du Lualaba, à quelque 270 km de Lubumbashi. Dès 2016, une étude de préfaisabilité a été bouclée… la production moyenne a été estimée à 209 000 tonnes de cuivre par an, avec un coût total évalué à 1 milliard de dollars. Dans le contexte actuel, il n’y a pas d’industrialisation sans responsabilité sociétale des entreprises (RSE). C’est pourquoi, le projet a recruté plus ou moins 81 % de ses employés dans les collectivités locales.
Par contre, le projet Kipushi (mine historique de Kipushi) est développé par Kipushi Corporation (KICO). Il est situé dans la ceinture de l’Afrique centrale, dans le Sud de la province du Haut-Katanga en RDC, l’un des grands pays miniers d’Afrique. Cette mine, qui a déjà été exploitée, entre 1924 et 1993, est située à environ 30 km au Sud-Ouest du chef-lieu de la province, Lubumbashi, et à moins de 1 km de la frontière zambienne. Ivanhoé détient 68 % du projet Kipushi, les 32 % restants sont détenus par la Générale des carrières et des mines (GECAMINES), la société minière publique.
Dans ce projet, l’accent est mis sur l’exploitation du gisement Big Zing de Kipushi, dont les réserves minérales oscillent autour de 10,2 millions de tonnes de Zing avec une teneur de 34,9 %. Les conditions de travail dans les puits d’exploitation ont été améliorées et les machines d’exploitation répondent aux normes les plus sophistiquées, fait-on remarquer. KICO a installé un ventilateur de haute capacité à la surface au puits 4. En ce qui concerne la RSE, Ivanhoé Mines a fait forer des puits d’eau en faveur des populations locales, établir l’électricité dans la ville de Kipushi et dans la périphérie, et réhabiliter les routes…
Selon Louis Watum, le directeur général d’Ivanhoé Mines/RDC, les produits du projet KICO seront évacués par la voie ferrée en réhabilitation. En ce qui concerne Kamoa-Kakula, la sous-traitance avec les PME locales est garantié afin de contribuer à l’éclosion d’une classe sociale réellement moyenne.