Kinshasa est en avance avec des essais sur le biogaz

Des partenaires étrangers sont prêts à financer l’industrie du biogaz. Une usine de production de biogaz et de gaz méthane est implantée au Domaine agro-industriel présidentiel de la Nsele (DAIPN), à Kinshasa. Elle en est encore à l’étape d’expérimentation de la technologie. L’élevage de bétail (bovins et porcins) et de volaille permet la récolte de la bouse et de la fiente, matières premières pour cette industrie. À terme, l’usine produira de l’énergie pour la cuisson d’aliments et pour l’éclairage. La population pourra également en tirer un bénéfice en fournissant des déchets ramassés à travers la ville, ce qui contribuera à l’assainissement du milieu ambiant. D’autres projets biogaz comme celui du DAIPN devraient être réalisés à travers le pays. Des investisseurs étrangers sont prêts à le faire dans les milieux ruraux et urbano-ruraux.

Le projet biogaz de la Nsele est une initiative du ministère de l’Agriculture et du Développement rural en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Fonds international du développement agricole (FIDA) et la Banque africaine de développement (BAD).

Son impact est certain en raison du contexte économique et de la demande sociale, indique-t-on au ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Dans les campagnes, les communautés ont du mal à s’approprier les technologies complexes. C’est pour y assurer la durabilité de l’utilisation de l’électricité que ce projet est mis en route. La production autonome d’énergie par la bio-méthanisation des sous-produits agricoles et des déchets solides urbains en est l’une des voies de sortie.

La technologie du biogaz peut contribuer à la réduction de la charge polluante de l’environnement et des substances olfactives. Le développement de l’industrie du biogaz dans les campagnes et les périphéries urbaines réduira la dépendance à l’hydroélectricité. Le biogaz pourra ainsi assurer non seulement les besoins domestiques, mais aussi améliorer la vie quotidienne à travers les usages communautaires et les activités génératrices de revenus. Au Kenya, par exemple, la production de biogaz est désormais très répandue chez les producteurs laitiers. Elle réduit le coût énergétique, limite l’empreinte carbone et fait gagner en valeur. Selon les spécialistes, l’industrie du biogaz peut se développer dans l’ex-Province-Orientale, l’ex-Bandundu, le Kongo-Central, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu où l’élevage est pratiqué à grande échelle.

Prestige social

Le biogaz apporte un prestige social, car elle donne lieu à la petite industrialisation (meunerie, pompage, irrigation…). La bio-méthanisation peut contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire en soutenant une agriculture durable. Par ailleurs, la production du biogaz est délicate car elle nécessite une meilleure connaissance et une surveillance continue du digesteur. Le coût de la construction du digesteur est souvent au-dessus des moyens des paysans, d’où l’intervention du système de crédits agricoles. À l’université de Kinshasa (UNIKIN), une cellule d’études techniques fonctionne au département de chimie, à la faculté des sciences. Elle vulgarise la technologie auprès de ménages.

Les résultats des recherches montrent que le Congo est capable de produire une grande quantité de biogaz utilisable dans plusieurs secteurs sans impact négatif sur l’environnement. La recherche sur le biogaz va permettre l’amélioration de la qualité de vie. Cette unité de recherche travaille aussi sur le biocarburant et les eaux usées.