À quelques jours de la conférence internationale sur le changement climatique à Paris, la République démocratique du Congo compte se retrouver aux premières loges.
Près de deux cents pays seront représentés à Paris par des chefs d’État et de gouvernement pour la 21ème conférence des pays-parties à la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP21). Le gouvernement congolais a déjà annoncé qu’il prendra une part active à ces assises. De celles-ci devrait sortir un accord consensuel afin de réduire à 2 % les émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Cet accord universel est très attendu car la conférence de Paris réunira pour la première fois l’ensemble des pays-parties à la convention-climat.
Un accord équitable
Autre objectif attendu de ce rendez-vous : l’obtention d’un accord juste et équitable qui engage toutes les parties et intègre à la fois les questions d’atténuation, d’adaptation, de renforcement des capacités, de transfert de technologies ainsi que le financement des actions en faveur des pays en voie de développement. La France, pays organisateur, entend jouer un rôle de premier plan. C’est dans ce contexte que le président français s’est rendu à Pékin. La conférence de Paris recherchera la convergence et le consensus entre les différents groupes de pays-parties. Elle devrait aboutir à une inclusion des points de vue de toutes les parties afin de garantir l’adoption du nouvel accord sur le changement climatique. Le but est d’éviter une répétition de la COP15 tenue à Copenhague, au Danemark, et qui s’était soldée par un échec à cause de l’impossibilité à adopter un accord juridiquement contraignant.
L’engagement international des pays participants va se traduire par leurs contributions nationales. C’est dans cette perspective que le ministre de l’Environnement, de la Conservation de la nature et du Développement durable, Robert Bopolo Mbongeza a lancé, le 3 novembre, la campagne d’information du public sur les enjeux de la conférence de Paris.
Opération de charme
Cette campagne d’information sur le changement climatique a pour objectif d’expliquer au public les principaux sujets des négociations pour lesquels le Congo a un intérêt particulier. Il s’agit, notamment, des aspects transversaux, des questions de la différentiation entre les pays, des obligations associées à l’accord sur les six piliers (atténuation, adaptation, renforcement des capacités, transfert de technologie, pertes, dommages et financements) ou des questions de fond discutées au sein de la plateforme de Durban (Afrique du Sud) et celles de procédure. D’après Robert Bopolo Mbongeza, le Congo vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 17 %, entre 2020-2030, pour une valeur estimée à 21 milliards de dollars. C’est le montant du fonds exigé par le gouvernement en contrepartie du fort potentiel forestier national qui constitue un des maillons de la chaîne sur lesquelles le monde compte pour capturer le carbone. Selon des données disponibles, 90 % des émissions du Congo proviennent de l’agriculture et de la foresterie.
Les forêts se vident de leurs essences
En dépit de son statut de pays peu émetteur de gaz à effet de serre, le Congo avait soumis sa contribution nationale en août, avant de la présenter au public international en septembre à Bonn, en Allemagne. Dans cette copie, la revendication de la contrepartie est clairement exprimée. Car le pays s’engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 17 % entre 2020 et 2030 par rapport à la trajectoire du maintien du statu quo. La principale source de ces émissions est la culture itinérante sur brûlis. L’exécutif congolais est convaincu que de l’accumulation des ambitions respectives dans l’action contre le changement climatique, tel que manifesté à travers les engagements éprouvés dans la lutte contre les effets pervers au dérèglement climatique, dépendra l’ambition collective et les chances de succès de la 21ème conférence sur le climat.
Déjà, les négociations se sont révélées difficiles à Bonn. Elles ont néanmoins permis de clarifier les dispositions finales en vue de la session future du groupe de travail ad hoc. Étant pays-partie à la convention-cadre des Nations unies et faisant partie du Bassin du Congo, qui abrite la deuxième grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie, la République démocratique du Congo est appelée à devenir proactive vis-à-vis de son rôle et adapter sa politique forestière aux réalités locales.