La conférence vise principalement à promouvoir l’émergence des start-up dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) et diversifier l’économie nationale. « L’objectif de la conférence est de lancer les bases d’une plate-forme pour la création d’un écosystème dynamique du numérique et des start-up, de partager des expériences avec les acteurs d’autres écosystèmes africains et européens sur la façon dont ils les ont construit dans leurs pays et de promouvoir l’investissement local pour l’émergence des start-up dans différents secteurs. Ce sont les secteurs de : EduTech (pour répondre aux besoins de l’éducation), HealthTech (répondre aux besoins de la santé), FinTech (favoriser l’inclusion financière), e-commerce (offrir le même niveau de qualité en biens et services à la majorité des populations), etc. L’événement est organisé par Konnect SAS, en partenariat avec plusieurs acteurs nationaux, notamment la Fédération des entreprises du Congo (FEC).
Taxes et redevances
L’économie numérique est une manne pour l’État, qui se contente actuellement de quelques redevances et droits, notamment la redevance annuelle sur la fourniture des services d’internet au public. Le Trésor public a gagné un peu moins de 845 millions de francs en 2015, contre des prévisions de l’ordre de 1.5 milliard. En 2016, les recettes de la redevance ont atteint 113 % de leurs assignations, plus de 1.136 milliard de francs collectés pour des prévisions d’un peu plus de 1 milliard de francs. Pour l’exercice 2017, l’État compte percevoir 1 068 823 845 francs, moins de 100 000 dollars. Il y a aussi une taxe sur l’autorisation de fourniture des services d’internet au public. Curieusement, le gouvernement a sensiblement révisé ses prévisions dans le budget 2017, juste 37,9 millions de francs alors que durant le régime des crédits provisoires, au cours de trois premiers mois de l’année, plus de 91 millions de francs ont été versés au Trésor public. Il est vrai qu’en 2015, alors que le gouvernement tablait sur des revenus de plus de 560 millions de francs, à peine 15 millions ont été perçus. En 2016, un peu plus de 20 millions de francs ont été versés à l’État, contre des assignations de près de 185 millions. La RDC a tout de même gagné plus de 120 milliards de francs en 2016 dans le PT&NTIC à travers deux services d’assiette, le ministère des PT & NTIC et l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPTC).
Selon les organisateurs de cette conférence internationale sur les TIC, la RDC a intérêt à penser à des pistes de développement des mécanismes qui lui permettront de tirer davantage profit des opportunités sociales, politiques et économiques que la technologie numérique apporte aux populations africaines à travers le développement et/ou l’adoption des solutions innovantes répondant aux besoins locaux.
Fibre optique
L’État s’emploie encore à parachever la connexion du pays par fibre optique. La Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT) a finalisé, début juin 2017, les travaux de pose du câble à fibre optique sous le fleuve Congo entre les villes de Kinshasa et Brazzaville. Ces travaux, se flatte-t-on à Kinshasa, ont été exécutés à 100 % par des cadres et ingénieurs congolais en collaboration, naturellement, avec la compagnie Congo Telecom de Brazzaville. La Régie des voies fluviales (RVF) a fourni l’analyse pluviométrique et la Société commerciale des transports et des ports (SCTP, ex-ONATRA) des plongeurs. Long de 2,4 km, le câble à fibre optique devrait permettre une redondance mutuelle sur les deux rives du fleuve Congo pour qu’en cas d’interruption sur le câble principal ou d’instabilité éventuelle, les usagers bénéficient automatiquement d’une seconde voie d’accès à la connexion internet via le câble partant de Pointe-Noire à Brazzaville. Malheureusement, un navire cinglant dans l’autre rive du fleuve, du côté du Congo-Brazzaville, a sectionné, il y a quelques jours ce câble. L’on se souviendra, début avril 2017, le DG ai de la SCPT, Patrick Umba, a reconnu que la capacité de transmission de la fibre optique n’est que de 10 GB. Et qu’il s’employait à la porter à 100 GB grâce à l’interconnexion avec Brazzaville. Celle-ci fait également partie du projet CAB5 confié à la Société congolaise de fibre optique (SOCOF), avec un financement déjà bouclé de la Banque mondiale de 59,8 millions de DTS, soit 92 millions de dollars.
Le DG ai de la SCPT, Patrick Umba, a également rassuré que les travaux de fiabilisation de la phase 1 de l’axe Kinshasa-Muanda, autrefois problématique, donnent des résultats satisfaisants. Selon un rapport interne rendu public courant 2016, les experts de la SCPT y soutiennent, pourtant, que la fibre optique posée entre Muanda et Kinshasa pose des problèmes fondamentaux de conception. Puisque l’option d’une infrastructure enterrée et en pleine terre a été levée, le choix du câble à fibre optique aurait dû être celui d’un câble armé, anti-rongeur et anti-termite. Ce qui n’a pas été fait, ont fait comprendre au gouvernement les experts chinois de CITCC. La SOCOF devrait aussi entreprendre, à court terme, les travaux de construction du réseau à fibre optique, à partir de Kinshasa jusqu’à Muanda où se trouve la station d’atterrage du câble sous-marin WACS, en empruntant la voie de chemin de fer de Kinshasa à Matadi, puis en suivant la route de Matadi à Muanda, soit un tracé ferroviaire de 386 km et un tracé routier de 234 km. Le Plan global du réseau CAB5 repose, en pratique sur trois pôles. Le pôle Ouest couvre l’axe 1, Kinshasa-Muanda en redondance à la SCPT jusqu’à Muanda avec une interconnexion avec le Congo-Brazzaville et l’Angola. Le pôle Est porte sur l’axe 4, faisant une liaison entre Kalemie-Bukavu-Béni en suivant les nationales RN 2 et RN 5 pour aboutir à une interconnexion avec le Rwanda. Le pôle Sud enfin s’étend sur l’axe Burundi-Ouganda et la RN 6 qui part de la liaison devant être établie entre Lubumbashi, Bukama et Kalemie, d’abord le long du chemin de fer jusqu’à Bukama, ensuite en longeant la nationale RN 33 pour réaliser une interconnexion avec la Zambie et l’Angola sur 1026 km. Côté SCPT, l’on affirme aussi que le câble posé entre Kinshasa et Kasumbalesa est un succès et son exploitation commerciale débuterait d’ici le mois de juillet. La SCPT a annoncé qu’elle mène des négociations avec ZAMTEL, un opérateur zambien, et Angola Télécom, un opérateur angolais, pour interconnecter ces pays à la RDC, bouclant ainsi une redondance complète qui assurerait un taux de disponibilité de l’internet jamais connu auparavant.