La conjoncture économique internationale marquée par le ralentissement de l’activité économique en Chine, est dans le viseur du Comité de politique monétaire. Face à cette situation, les économies fragiles sont contraintes de mettre en place des stratégies pour amortir les probables chocs.
Pour sa part, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, estime que le Congo doit mobiliser les ressources intérieures pour se mettre à l’abri de toute vulnérabilité. Parmi les mesures prises par le Comité de politique monétaire, il y a le maintien du taux directeur de la BCC à 2% compte tenu de la stabilité du cadre macroéconomique national. Pour résorber le déficit en infrastructures, notamment dans le secteur des transports, en désenclavant les zones de production, le Comité de politique monétaire préconise l’investissement et l’augmentation de la production.
Épargne intérieure et crédits
Confiant en l’avenir, le gouverneur de la BCC fait un clin d’œil aux Congolais détenant des capitaux pour investir au pays. « On ne doit pas attendre les fonds publics à l’investissement pour agir », développe-t-il comme argumentaire pour convaincre ses compatriotes. La croissance économique devra être soutenue aussi par les investisseurs nationaux, poursuit-il. C’est ainsi que Deogratias Mutombo appelle également à la mobilisation de l’épargne intérieure, à la garantie des crédits à l’économie par l’État, à la réduction des importations et à l’évaluation de la TVA remboursable.
D’après lui, le Congo s’en tire encore mieux, avec un taux de croissance estimé à 8,4% pour 2015. C’est une prévision au-dessus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne qui est de 4,5%, alors que les perspectives de croissance mondiale ont été revues à la baisse (3%). Mais son économie reste vulnérable étant donné qu’elle est toujours dépendante des matières premières qu’elle exporte. Le cuivre, principal produit d’exportation, a perdu 25% de son prix depuis juin 2014 alors qu’il occupe le premier rang dans la contribution de recettes d’exportation du pays. Avec la baisse du cours du pétrole de 55%), le Congo perd plus de 50% en termes des royalties pétrolières tirées de l’exportation du brut produit localement. Ces royalties qui se chiffraient mensuellement autour de 35 millions de dollars, sont à moins de 15 millions de dollars. Si le rapatriement de recettes en devises d’exportation peut baisser, il va falloir veiller à ce que les importations ne conduisent pas à une baisse de l’offre des devises sur le marché national. Ce qui paraît très important pour le maintien de la stabilité du taux de change et d’inflation.
Si le Congo ne peut pas produire tout ce qu’il importe actuellement, il est néanmoins en mesure de produire un bon nombre de produits alimentaires de base. C’est pourquoi il faut permettre au secteur privé d’investir principalement dans ce secteur au moyen des crédits bancaires ou de l’accompagnement de l’État. C’est un moyen de garantir une croissance forte et rapide et même de réduire la dépendance à l’économie mondiale. Pour le président du Comité de politique monétaire, les investissements durables et efficaces sont ceux qui commencent par une utilisation efficace de l’épargne intérieure.