L’appui de la Banque Mondiale au secteur de l’agriculture en RDC basé sur l’approche « Pôles de croissance agricole » devrait représenter un montant de 400 millions USD d’ici 2015, a révélé à la presse, le Directeur des opérations de la Banque mondiale en RDC, Eustache Ouayoro, dernièrement lors du lancement de la « Revue des dépenses publiques dans le secteur agricole et rural en RDC ».
Eustache Ouayoro a saisi cette occasion pour renouveler le soutien de son institution en faveur de la RDC, principalement dans la lutte contre la pauvreté et la transformation économique du pays. Parlant de la dépense publique dans le secteur agricole et rural, il a noté que sa qualité doit se mesurer à l’un des impacts qu’elle aura obtenu grâce au volume des investissements productifs par le secteur privé tant chez le paysan que chez l’opérateur agro-industriel. Quant à l’investissement du secteur privé dans le secteur agricole, il a fait valoir qu’il sera fonction de l’engagement encore ferme et plus important du gouvernement en termes d’allocations budgétaires.
Pour être plus pratique, il a rappelé la situation du financement du gouvernement dans le secteur agricole et rural, peu reluisante avant d’insister sur le fait que ce secteur requiert des ressources importantes pour qu’il soit efficace et demeurer au cœur du processus du développement. Pour lui, par rapport au budget national, la part alloué au secteur agricole a suivi cette fluctuation : 3,3% en 2009, 2,01¨% en 2010, 4,5% en 2012 et 2% en 2013. Le taux d’exécution a été de 118% en 2009, 64 % en 2010,14% en 2011, 26 % en 2012 et 29 % en 2013. A l’issue de l’analyse, il a déclaré : « Ces chiffres restent bas et devraient connaître un accroissement rapide dans le futur ».
S’agissant de la revue des dépenses publiques, il a dit que la Banque mondiale va l’appuyer à travers un soutien financier mis à disposition par la Fondation Bill et Melinda Gates. Il a loué son lancement dans la mesure où elle permettra de jeter un regard rétrospectif sur l’utilisation de la dépense publique pour le secteur au cours de 8 dernières années afin d’en tirer les enseignements en ce qui concerne les allocations annuelles et la répartition de ces allocations par sous-secteur.
A en croire le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Jean Chrysostome Vahamwiti, la revue lancée ce jour servira de juger de l’efficience de dépenses sur le bien-être de la population et devra permettre au Gouvernement de rectifier le tir dans les allocations futures.
La Revue vise à atteindre nombreux objectifs dont : évaluer l’évolution des dépenses publiques dans le secteur et leur répartition tant au niveau central qu’à celui des provinces, analyser les foncements provenant des partenaires au développement, faire une rétrospective des dépenses déjà engagées et tirer des leçons pour en faire des projections.
Rappelons que dans la Déclaration de Maputo, les Chefs d’Etat africains avaient pris la résolution d’allouer au moins 10% des ressources budgétaires pour la mise en œuvre du programme agricole. En RDC, même la moitié du taux n’a jamais été atteinte.