La caution qui essouffle les cambistes

Une campagne de sensibilisation est menée par la Banque centrale du Congo (BCC) à travers tout le pays en faveur de la nouvelle réglementation publiée officiellement, il y a six mois. 

L’ouverture d’un bureau de change est soumise au versement d’une caution à la Banque centrale du Congo (BCC). Les représentants des opérateurs de change l’ont appris au cours d’une récente rencontre avec le directeur des opérations bancaires de la Banque centrale du Congo, Jean-Louis Kayembe. Il leur a annoncé le lancement de la campagne de sensibilisation sur cette nouvelle réglementation. Il faudra débourser 3 500 dollars, avant d’ouvrir une maison de change. Cette caution est, par ailleurs, remboursable, en cas de cessation d’activités. Le législateur a également donné la possibilité aux cambistes de se regrouper afin de payer collectivement cette garantie. « Elle peut être payée collectivement par des cambistes qui décident de se regrouper, en ayant un statut commun et en remplissant les formalités d’usage demandées par la BCC », explique Jean-Louis Kayembe. Le gouvernement, par le biais de la BCC, trouve inacceptable que de personnes sans aucune assise financière solide, puissent exercer cette activité. « C’est quand même une activité qui demande que ceux qui veulent l’exercer puissent obtenir ne fût-ce qu’un minimum de garantie de la Banque centrale », a fait remarquer le directeur de l’institut d’émission.

Des mesures fermes 

C’est quand même une activité qui demande que ceux qui veulent l’exercer puissent obtenir ne fût-ce qu’un minimum de garantie de la Banque centrale.

Jean-Louis Kayembe 

Cette décision de l’autorité rentre dans le cadre des mesures qui réglementent cette activité en RDC. Elle n’assouplit pas, selon les responsables de la BCC, les conditions d’acquisition de l’agrément, parce que le paiement de la caution est soumis au contrôle préalable. « On ne peut pas vous agréer si vous n’avez pas un local, et puis si vous n’avez pas dans votre local le minimum qu’il faut pour garder votre coffre-fort, un bureau, une place où vous pouvez recevoir vos clients… », a-t-il expliqué. Ces mesures rejoignent la décision du gouverneur de Kinshasa qui avait interdit l’activité des cambistes dans les rues de la ville, suite aux réguliers cas de braquages déplorés ces derniers mois. « Exercer les opérations de change dans la rue n’offre aucune garantie sur le plan sécuritaire », renchérit Jean-Louis Kayembe. Alors que le gouvernement s’inscrit dans un processus de la dédollarisation de l’économie nationale, beaucoup sont surpris que les frais exigés soient en dollars. Les cambistes, à travers leur association, avaient salué la décision gouvernement. Mais, ils plaident pour une révision à la baisse du prix d’ouverture d’un bureau de change.

INFO BOX

  • L’ouverture d’un bureau de change en RDC est soumise au versement d’une caution de 3 500 dollars.
  • Cet argent est remboursable en cas de cessation d’activités.
  • La possibilité est donnée aux cambistes de se regrouper pour un paiement collectif de cette garantie.
  • Le paiement de la caution est soumis au contrôle préalable.