Globalement, le projet d’accord de facilitation des échanges commerciaux dans le cadre de l’Organisation mondiale pour le commerce (OMC) vise à renforcer l’intégration régionale à travers des actions qui stimulent le commerce et la compétitivité. C’est ce qu’explique Claude Sinzogan, représentant de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique. Le but est de contribuer à une croissance économique inclusive dans les pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC). L’accord va également aider à renforcer les capacités du secrétariat général de la CEEAC en matière de facilitation des échanges afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle de coordination et de pilotage de la politique régionale, déclare Claude Sinzogan.
Le secrétaire général adjoint de la CEEAC, Tabu Abdallah Manirakiza, indique qu’à terme, il y aura un accroissement des échanges interrégionaux, qui devrait passer de 2 % des échanges totaux en 2016 à 3 % en 2018. « Les entreprises pourront également tirer profit des opportunités de facilitation du commerce supportées par le projet, à travers la simplification, l’harmonisation et la modernisation des lois, processus, procédures et systèmes liés à l’importation, à l’exportation et au transit des marchandises.», a déclaré Tabu Abdallah Manirakiza.
L’ambassadeur de la République démocratique du Congo auprès de cette institution régionale et directeur des affaires politiques et du mécanisme d’alerte rapide de l’Afrique centrale, Baudouin Hamuli Kabarhuza, pense que cela est une bonne chose. Depuis un certain temps, il fait le plaidoyer de la zone de libre-échange de la CEEAC auprès des autorités congolaises car c’est une « réelle opportunité à saisir pour le développement économique de l’Afrique centrale ». La RDC a la vocation de prendre le leadership du processus de mise en œuvre de ce système économique d’après lequel les transactions commerciales entre les États doivent être affranchies de prohibitions et de taxes élevées.
Exigence de l’Union africaine
L’adhésion de la RDC à la zone de libre-échange de la CEEAC est donc à l’ordre du jour étant donné que l’intégration régionale est une exigence de l’Union Africaine (UA) dans le cadre de la mise en place d’un marché commun africain, souligne le secrétaire général adjoint de la CEEAC en charge des questions économiques. Baudouin Hamuli souhaite vivement que la RDC prenne le leadership du processus de la mise en œuvre de cette zone de libre-échange devant lever les barrières douanières entre les États de la région. D’après Baudouin Hamuli, la zone de libre-échange de la CEEAC est une opportunité réelle pour développer l’économie au niveau régional.
Cependant, adhérer à une organisation est une bonne chose mais le plus important de s’acquitter de ses obligations, notamment payer les cotisations. Or, en cette matière la RDC a la mauvaise réputation de ne pas honorer ses engagements. Pour preuve, cela fait déjà trois ans après que la RDC a adhéré à la zone de libre-échange du Marché commun de l’Afrique australe et orientale (COMESA), c’est un privé qui a apuré les arriérés des cotisations, à savoir le vice-président national de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) chargé des PME, directeur général de GECOTRANS, Dieudonné Kasembo Nyembo. Cet opérateur économique a posé ce geste au moment où il briguait un poste de vice-président du COMESA. Président national des commissaires en douanes de la RDC et administrateur à la chambre de commerce et d’industrie franco-congolaise (CCIFC), Dieudonné Kasembo Nyembo a également soldé les dettes du Burundi dont il espérait le soutien à sa candidature. Pourtant, ni la RDC ni le Burundi ne l’a soutenu. Il n’empêche, Kasembo dit vouloir continuer à « sensibiliser les opérateurs économiques congolais sur l’existence, le rôle et l’intérêt de CBC pour la RDC ». Ce pays regorge de potentialités devant profiter à son économie, aux pays de la région pour une croissance inclusive qui profitera à leurs populations, déclare-t-il. Il souhaite que la banque de la ZEP s’implante rapidement en RDC et réponde aux besoins de financement de l’économie à de meilleures conditions, que le partenariat local soit développé et que la réciprocité soit appliquée concernant l’immigration des opérateurs économiques de la région car, en RDC, le prix du visa pour les ressortissants des pays membres est très élevé alors que dans les autres pays, c’est juste 50 dollars.