L’ASIE continuera à jouer le rôle de principal acteur de la demande au cours des prochaines années, estiment des experts, générant plus de la moitié de la demande. Quant à l’Afrique, elle jouera, avant la fin de cette décennie, un rôle non négligeable dans l’approvisionnement du marché global grâce à la mise en production de projets phares en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et en Afrique de l’Est. La demande mondiale de GNL a augmenté de 12,5 % pour atteindre 359 millions de tonnes l’année dernière.
La baisse du prix du gaz qui a commencé depuis l’année dernière, a sérieusement affecté le prix du gaz naturel liquéfié sur les principaux marchés. Selon de nouveaux rapports sur la situation du marché, le prix du GNL en Asie est passé sous la barre des 4 dollars/MMBtu, ce qui correspond à une baisse de 40 % par rapport à la même période de l’année dernière. En Europe occidentale, son prix a baissé de 50 % et il s’échange actuellement à environ 3,50 dollars/MMBTU.
Par ailleurs, les conditions climatiques qui s’avèrent plutôt clémentes en Asie, en Europe et aux États-Unis ont entraîné une demande faible. La mise en production ces derniers mois de nouveaux terminaux de production du GNL n’arrange pas non plus les choses, car d’importants stocks se sont constitués entretemps.
Risque de déception
Par conséquent, les principaux marchés devraient sortir de la saison hivernale avec plus de stocks que l’industrie ne pouvait prévoir. Cela amène certains analystes à penser que le prix du GNL pourrait glisser sous la barre des 3 dollars d’ici juin. À court terme, les choses risquent de se compliquer, avec les terminaux qui entreront en service, notamment au Mozambique, au Nigéria, au Sénégal et en Mauritanie. Ces pays africains qui comptent énormément sur la manne gazière, risquent d’être déçus si la demande ne reprend pas rapidement et que la situation actuelle se poursuit.
Mais il pourrait y avoir une solution imminente pour sauver le prix du GNL. Selon Goldman Sachs, si le temps doux ou les livraisons de GNL plus fortes que prévu notamment dans le nord-ouest de l’Europe se poursuivent au point d’ajouter 2 milliards de mètres cubes supplémentaires au stockage, le marché devrait chercher un levier d’ajustement, sans doute la réduction des exportations américaines de GNL. En effet, les exportateurs américains qui ne sont pas sous contrat pourraient être exclus du marché avant son rééquilibrage.
Le gouvernement égyptien travaille actuellement à la mise en œuvre d’un plan visant à réduire le nombre de cargaisons de GNL proposé sur le marché au comptant, pour favoriser la signature de plus de contrats à long terme, en raison de la chute des prix du combustible, entamée depuis l’année dernière. L’année dernière, les prix du gaz sur les marchés asiatique et européen se sont écroulés à cause de la surabondance de l’offre.
Selon la nouvelle configuration, l’Égypte vendra son gaz à l’équivalent de 5 dollars par million d’unités thermiques britanniques pour les contrats de vente. Selon Tarek el-Molla, le ministre du Pétrole, des pourparlers sont en cours avec de nombreux partenaires internationaux pour mettre en œuvre ce plan. D’après lui, les nouveaux accords dureront entre un an et 18 mois, avant d’être renouvelés. « Ce sera un scénario gagnant-gagnant pour tous (…) L’Égypte pourra en profiter pour augmenter sa production de gaz à plus de 7,5 milliards de pieds cubes par jour en 2020, contre 7 milliards de pieds cubes en 2019 », a-t-il précisé.
L’Égypte exporte environ 1 milliard de pieds cubes de gaz par jour, un volume qu’il veut doubler cette année après le redémarrage de l’usine de GNL de Damiette.