L’annulation de plus de 62 millions d’euros a été annoncée le 24 juin et le pays s’en trouve soulagé.
La décision d’annuler cette dette est intervenue après que le Tchad ait atteint, le 29 avril, le point d’achèvement de l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés. C’était au cours d’une rencontre réunissant les représentants des pays créanciers du Club de Paris et ceux du gouvernement tchadien dont la délégation était conduite par Kordjé Bedoumra, ministre des Finances et du Budget.
À la table des négociations visant la restructuration de la dette, on a noté la présence des représentants des pays créanciers: Allemagne, Fédération de Russie, France, Italie et Pays-Bas. Les délégués des gouvernements autrichien, belge, canadien, américain, japonais et britannique ainsi que ceux du Fonds monétaire international (FMI), de l’Association internationale pour le développement (AID) et de la Banque africaine de développement (BAD) étaient des simples observateurs.
Fin 2013, à en croire le rapport du Fonds monétaire international et de l’Association internationale pour le développement, la dette publique extérieure du Tchad se chiffrait au-delà de 2,81 milliards de dollars. La Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le FMI l’ont allégée en supprimant, fin avril, un montant de 1,1 milliard de dollars.
La stratégie globale de réduction de la pauvreté
Ce processus d’annulation a connu deux phases. Dans un premier temps, en vue de contribuer à restaurer la soutenabilité de la dette tchadienne, le Club de Paris s’était accordé pour effacer 20,8 millions de dollars en valeur nominale. Ce n’est qu’après qu’il a décidé d’accorder un allègement de dette additionnel sur une base bilatérale pour un montant de 41,8 millions de dollars.
Les créanciers ont salué la détermination du Tchad à continuer à appliquer une stratégie globale de réduction de la pauvreté et à mettre en œuvre un programme économique ambitieux favorisant une croissance économique soutenue et durable. Aussi ont-ils encouragé Ndjaména à rechercher un traitement comparable de tous leurs autres créanciers extérieurs bilatéraux, officiels et commerciaux.
Bénéficiaires de cette mesure, les autorités tchadiennes ont promis aux créanciers d’affecter les ressources provenant de ce deal au financement des objectifs prioritaires repris dans leur stratégie de réduction de la pauvreté et de croissance inclusive.
Créé en 1956, le Club de Paris se définit comme un groupe informel de créanciers publics des pays industrialisés dont le rôle est justement de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement des pays endettés.
Pour mémoire, le programme économique du Tchad est soutenu par un arrangement de trois ans au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) approuvée par le Fonds monétaire international le 1er août 2014.