Juin-Juillet 2017, face au décrochage de l’économie, le président de la République, Joseph Kabila Kabange, a mis en place un Comité mixte stratégique, en signe de riposte. Mission reçue : dans un premier temps, stabiliser la situation, notamment en arrêtant la dépréciation de la monnaie, en contenant le rythme de l’inflation et en confortant le niveau des réserves de change. Et ensuite, travailler sur la relance de la production intérieure. Le conseil des ministres a entériné les mesures initiées ainsi que les actions menées par ce Comité au cours de sa réunion du 30 août 2017.
Deux principales catégories des mesures ont été prises en juin 2017. D’une part, des mesures de resserrement budgétaire pour maintenir l’équilibre des finances publiques en vue d’éviter les déficits de la trésorerie publique, préjudiciable à la stabilité de la monnaie nationale. Et d’autre part, des mesures visant une mobilisation plus accrue des recettes et une reconstitution progressive des réserves de change.
C’est ainsi qu’ont été prises des mesures sur l’alignement des dépenses aux recettes réellement encaissées et la priorisation des dépenses contraignantes (rémunérations, sécurité et dépenses de souveraineté, CENI et dette extérieure), des mesures de lutte contre la fraude et la contrebande, notamment l’application ferme du décret limitant le nombre des services autorisés à prester aux frontières, l’assainissement de la profession des commissionnaires en douane, la redéfinition et la requalification du commerce frontalier.
D’autres mesures ont porté sur la suppression des taxes illégales sur les importations, la réorganisation du guichet unique du commerce extérieur, l’instauration d’un bulletin unique de liquidation des taxes perçues par les services autorisés à intervenir dans les opérations d’import-export ou à prester aux frontières, sans oublier le rappel de l’application des dispositions de la réglementation de change relatives au rapatriement des devises par les exportateurs, spécialement par les miniers, dans le but de reconstituer les réserves internationales.
Il y a eu également, comme mesure structurelle destinée à booster les recettes fiscales, la tenue d’un forum national afin de doter le pays d’un « système fiscal simple, compétitif et à rendement élevé », et l’adoption de plusieurs textes juridiques destinés à encadrer les différentes mesures (décrets, arrêtés interministériels et ministériels, circulaires), touchant les secteurs des finances, du commerce extérieur, de l’économie nationale, des mines, du portefeuille et de la réglementation de change)…
Les actions prioritaires en 2018
Selon le ministre Yav, l’état des finances publiques est globalement bon grâce à une gestion rigoureuse des ressources. Mais elles sont encore relativement faibles par rapport aux besoins qui sont constants, voire en hausse. D’après le ministre des Finances, « il est important de ne pas relâcher les efforts et de prendre les dispositions non seulement pour consolider ces acquis, mais aussi et surtout pour amplifier les résultats obtenus par la relance de la production locale cette année sur des bases assainies ».
Il pense qu’un accent devra être mis sur la production agricole, le développement de l’agro-industrie, en s’appuyant tant sur la poursuite du soutien à certaines unités agro-industrielles existantes et les paysans, en interaction avec les autorités provinciales et locales. Il faut aussi investir dans les infrastructures, notamment les voies d’évacuation de la production (routes de desserte agricole, balisages des voies fluviales et lacustres, redynamisation des activités de la SNCC…) et dans l’industrie de transformation.
La diversification a ceci d’avantage : la réduction progressive de la dépendance du pays de l’extérieur dans le domaine alimentaire, de faire des économies des devises affectées aujourd’hui aux importations de biens de consommation. Elle contribue ainsi à rendre la croissance de l’économie nationale plus inclusive.
D’après le ministre des Finances, tout cela doit être intégré dans un programme économique prioritaire du gouvernement, sous forme de feuille de route (actions à mener, estimation des moyens ou financement, chronogramme de réalisation…). Le Comité mixte stratégique travaille à cela.