La production est actuellement de moins de 20 000 tonnes. Cependant, les perspectives de développement de la filière cacao semblent excellentes. À l’Independence, la production était de 5 200 tonnes et largement le fait de sociétés agro-industrielles installées dans les anciennes provinces de l’Équateur, la province Orientale et du Bas-Congo. La Société Unilever produisait 45 % de la production totale et 5 autres grandes plantations en produisaient 40 %. La production paysanne (10 %) s’est développée autour de ces agro-industries qui offraient les plants et les débouchés aux petits planteurs et grâce à des projets spécifiques tels que le Projet Cacao de Bengamisa (CABEN) dans la province Orientale.
La production n’a jamais dépassé un niveau très faible surtout quand on le compare à la production obtenue dans d’autres pays africains tels que la Côte d’Ivoire (1,4 million de tonnes), le Ghana (750 000 tonnes), le Nigeria et même le Cameroun. Dans les années 1980, elle a atteint 6 300 tonnes avant de décliner lentement autour de 3 500 tonnes par an au milieu des années 1990. Elle est estimée à environ 2 000 tonnes actuellement. Il est difficile d’avoir une idée précise de l’état actuel de la filière, tant au niveau de la production (superficies des plantations, rendements, production) que des circuits de commercialisation avec de faibles productions subsistant encore dans le Bandundu, le Maniema, le Kasaï (nord) et le Sud et le Nord-Kivu. Elle est toujours largement le fait de grandes plantations (SCAM dans le Kongo-Central, PHC, CACAOCO-Bulu et INERA dans l’Équateur, CABEN dans la province Orientale…).
Des plantations sont maintenant en métayage (SCAM). Les rendements sont très bas (200 kg/ha contre 450 kg en Côte d’Ivoire et plus d’une tonne au Vietnam). Un programme de replantation est en cours à Butembo avec l’appui de la coopération allemande (GTZ).
Suite à la défaillance des services de l’ONC et du MAPE, quelques domaines et ONG (IRM dans l’Équateur) offrent encore un appui aux petits planteurs. L’INERA (stations de Yangambi, Luki et de Bongabo) dispose encore de clones de cacaoyers hybrides mais ne sont pas multipliés et mis à la disposition des planteurs. Certains domaines (PHC) ont commencé à replanter le font avec du matériel végétal en provenance de la Cote d’Ivoire. Il faudra importer du matériel végétal très performant des principaux pays producteurs, l’adapter aux conditions locales et relancer la multiplication de ces clones par la recréation de parcs à bois et de champs semenciers au niveau des stations de recherche et de centres de bouturage et/ou de greffage au niveau des zones de production.
Les domaines possèdent en général des équipements de transformation et de stockage nécessaires, en principe agréés par l’ONC. Ces équipements sont toutefois extrêmement vétustes et leur productivité est faible. Ils doivent être renouvelés mais l’impossibilité actuelle d’obtention de crédit ne permet pas de financer les investissements nécessaires. Le manque de disponibilité en énergie (électricité, gasoil,….) grève aussi lourdement les activités de transformation (séchage).
Le cacao congolais est essentiellement destiné à l’exportation via Kinshasa et Matadi. Cependant, il existe des exportations frauduleuses à partir des zones de production situées prés de la frontière Nord du pays. La mauvaise qualité du cacao produite entraîne une décote très importante sur le marché international (300-400 dollars/tonne). Un prix indicatif au producteur est en principe publié par l’ONC, calculé sur la base des prix internationaux et d’un barème des coûts normatifs de commercialisation, mais il est peu connu des planteurs et systématiquement ignoré par les acheteurs.