Le fossé n’arrête de se creuser entre les pays développés et les autres en matière de connexion à la fibre optique. La naissance d’une société mondiale inclusive n’est pas pour demain.
D’un moment à l’autre, d’une conférence à l’autre, le constat est le même : les nouvelles technologies de l’information et de la communication est inégale sur l’ensemble de la planète. S’il est vrai que quasiment chaque habitant de la terre vit à portée d’un réseau de téléphonie cellulaire et que le monde compte aujourd’hui près de trois milliards d’internautes, l’accès de tous à une connectivité large bande ne s’est pas encore concrétisé. En République démocratique du Congo, le secteur de Ntic en est encore à la révision du cadre légal au niveau de projet de loi en attente d’examens, notamment sur les transactions électroniques, la protection des données à caractère personnel, la cyber sécurité et la cyber criminalité ainsi que le fonctionnement de l’autorité de régulation des postes, télécommunications et technologies de l’information et de la communication.
Le pays note une incapacité à fournir les zones rurales en télécommunications, malgré le projet de téléphonie rurale adopté le 22 avril dernier en Conseil des ministres. Cette initiative dépend de l’expansion de la fibre optique à travers le pays. Or, à ce jour, seule la phase 1 Muanda-Kinshasa long de 800 km semble être un acquis. Le reste du programme est en cours de réalisation. A Kinshasa, quelques rares entreprises s’y sont connectées à l’instar d’Airtel, de Tigo, Orange et Vodacom. La phase 2 qui part de Kinshasa à Kasumbalesa (Katanga), sur une distance de 3.000 kms, en passant par le Bandundu et les deux Kasaï, 2000 km avec des branchements. Grace au financement de la Banque mondiale une installation a été construite sur le site d’Inga pour alimenter la province du Katanga avec une bretelle de Kasumbalesa doit assurer la connexion du pays aux Etats de la communauté de développement d’Afrique Australe (SADEC), grâce à un opérateur britannique, Liquid Telecoms. La phase ultime pour couvrir le reste du pays 14 000 km de câble de fibre optique est en voie d’être lancée, d’après le gouvernement. La RDC est encore loin des objectifs fixés par l’UIT qui veut voir d’ici 2015 la connectivité atteindre les villages, les écoles, les bibliothèques, les bureaux de poste, les archives nationales et les services publics.
Un rapport de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) fait état de résultats inégaux concernant la réalisation des objectifs du Sommet mondial de la société de l’information qui consiste à renforcer le rôle des TIC dans le programme de développement pour l’après-2015. L’observation de cette société de l’information à l’échelle mondiale montre qu’en dépit d’importants progrès réalisés au cours de dix dernières années, la fracture numérique reste un obstacle majeur à la création d’une société de l’information inclusive.
« Nous sommes déterminés à continuer d›élaborer, de développer et de mettre en œuvre des projets TIC à grande échelle, et d’accompagner les pays sur la voie du développement » affirme le Vice-Secrétaire général de l›UIT, M. Houlin Zhao. Le même rapport indique que , toutes les communautés rurales du monde devraient être desservies par un réseau cellulaire mobile 2G en 2015. Toutefois, la connectivité Internet n’est pas toujours satisfaisante et l’accès à la large bande continue à être inégal. Dans bon nombre de pays les plus pauvres du monde, moins de 10 % des écoles sont reliées à l’Internet. Le même pourcentage concerne aussi des enseignants formés aux TICS dans ces pays. Quant aux bibliothèques, musées et archives, il reste encore beaucoup à faire pour numériser le patrimoine culturel et le rendre disponible en ligne. Le fossé se creuse en matière d’accès large bande entre les entreprises des pays développés et celles des pays en développement.
L’UIT note une augmentation du nombre de sites web entre 2003 et 2013, même si cette évolution est inégale d’un pays à l’autre. En 2014, les gouvernements des 193 Etats sont présents en ligne tandis qu’en 2012, 70 % des pays proposaient un portail unique contre seulement 26 % en 2003. L’essentiel des renseignements en ligne concerne surtout l’éducation, la santé, les finances, les services sociaux, le marché du travail et l’environnement même si cela est encore limité dans d’autres régions, comme l’Afrique. Selon les données disponibles, seuls 50% des ménages dans les pays en développement ont accès à la radio et environ 72% à la télévision. Mais le processus de passage à la télévision numérique dans les pays en développement comme en RDC est soit amorcé ou en projet pour la plupart d’entre eux.