LA FRANCE a vécu une année record en 2017, a déclaré à l’AFP Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Et qui pense que la France est en bonne voie pour rester championne du monde du tourisme cette année. En effet, près de 89 millions de touristes ont visité ce pays en 2017, un record après deux années plombées par les attentats. Selon une enquête réalisée du 25 au 27 juillet par MKG consulting auprès d’offices du tourisme, d’hôteliers et de restaurateurs, le taux d’occupation de l’hôtellerie est de 75 % en moyenne, de janvier à juin, soit 1,5 point de plus que sur les six premiers mois de 2017.
« La saison estivale monte en puissance, on note de plus en plus de départs tardifs car les habitudes des Français ont évolué », dit Lemoyne. « Ils partent moins longtemps, mais plus souvent, la saison débute plus tard mais se prolonge pendant les week-ends de septembre et même d’octobre ». Le secrétaire d’État français observe une « belle dynamique, alors qu’il y avait des craintes par rapport à un effet Coupe du monde » de foot, certains ayant retardé leur départ pour regarder les matches. Selon Roland Héguy, président de la principale organisation du secteur hôtelier, l’Umih, « les grèves de la SNCF et d’Air France, la météo et la Coupe du monde, qui a fait rester les gens dans leur canapé » ont toutefois pesé sur l’activité.
Si l’Umih ne dispose pas encore de chiffres, son président évoque une « déception sur juillet », bien que la situation « soit très différente d’un établissement à l’autre, d’une station balnéaire à une autre, selon sa capacité à produire des événements ». Mais tous les établissements prestigieux, hôtels ou restaurants, en particulier à Paris, ont de très bons résultats, dit-il à l’AFP. Les disparités régionales sont fortes : la Nouvelle Aquitaine a pâti d’intempéries et de fortes pluies, tandis que quatre autres régions (Ile-de-France, Provence-Alpes Côte d’Azur, Occitanie et Hauts-de-France) ont vu leur taux d’occupation s’améliorer de 1 à 3 points, de janvier à juin sur un an, selon Lemoyne.
Tendance à la croissance
La première moitié de l’année montre aussi « une tendance très soutenue à la croissance de la fréquentation internationale, qui touche tous les territoires », affirme le secrétaire d’État. Atout France table sur une hausse de 5,6 % des arrivées aériennes de juillet à septembre, comparé aux trois mêmes mois de 2017, et +23 % depuis le Japon, +12 % depuis les États-Unis, +7,3 % depuis la Chine.
La France demeure ainsi la première destination des touristes dans le monde. Du 15 au 18 mars, Paris a accueilli le Salon mondial du tourisme. Secteur vital de l’économie française, soumis à forte concurrence, le tourisme a été l’objet de toutes les attentions. Un secteur qui bénéficie d’un contexte favorable, après deux années difficiles : Le nombre d’étrangers venus visiter la France en 2016 est de 83 millions (82,6 millions en métropole et environ 400 000 dans les départements d’outre-mer), selon les chiffres du ministère des Affaires étrangères français. Si la France a connu un léger recul du tourisme cette année-là (de 2 %), principalement en raison des attentats de 2015, la tendance s’est inversée en 2017.
Selon les premières estimations du gouvernement pour l’année 2017, la France reste la première destination mondiale devant les États-Unis et l’Espagne, avec une fréquentation record de l’ordre de 88 millions à 89 millions de visiteurs étrangers, soit 4 millions à 5 millions de plus qu’en 2016.
La baisse de la fréquentation touristique internationale de la France en 2016 s’explique surtout par la diminution des arrivées en provenance d’Europe ; établi à 69,4 millions en 2013, le nombre de touristes européens n’a cessé de baisser depuis, jusqu’à atteindre 64,5 millions en 2016.
Le montant total des recettes liées au tourisme en 2016 en France est de 42,5 milliards de dollars, selon les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Ce montant place la France en cinquième position dans ce domaine, derrière les États-Unis (205,9 milliards de dollars), l’Espagne (60,3 milliards), la Thaïlande (49,9 milliards) et la Chine (44,4 milliards). Selon le gouvernement français, une marge de progression existe : l’État a fixé l’objectif d’atteindre 100 millions de touristes internationaux accueillis et 50 milliards d’euros de recettes touristiques à l’horizon 2020. Selon le gouvernement français, ce secteur représente 2 millions d’emplois directs et indirects et les objectifs fixés pour 2020 pourraient créer 300 000 emplois supplémentaires.