Comme le relève le New York Times, dès 2003, les biologistes Giulio Tononi et Chiara Cirelli mettent en évidence l’augmentation du nombre de connexions, ou synapses, entre les neurones, au point de perturber le circuit cérébral. Leur récente étude révèle que les connexions entre les neurones faites durant la journée sont en partie détruites la nuit. Les chercheurs de l’université de Wisconsin-Madison ont prouvé que les neurones peuvent « réduire leurs synapses » pendant le sommeil profond, détaille le New York Times.
Pour arriver à cette conclusion, ils ont découpé de fines tranches de cerveau de souris et constaté que les synapses de l’animal endormi sont 18 % plus petites que celle d’un rongeur éveillé. « Qu’il y ait un changement si important est surprenant », a déclaré le docteur Tononi au New York Times. Une deuxième expérience conduite par Graham H. Diering, de l’université Johns Hopkins, vient confirmer les affirmations de cette étude. Son équipe et lui ont réussi à déterminer que la protéine Homer1A, dont la production est stimulée par la sensation de fatigue, a un effet déterminant sur l’augmentation ou la diminution de la taille des synapses. Pour cela, ils ont effectué un test de mémoire sur des souris. Placées dans une pièce, celles-ci reçoivent une décharge électrique si elles marchent sur certaines zones. Toutes les souris s’arrêtent de bouger de peur de recevoir un nouveau choque électrique. Les scientifiques ont ensuite injecté à certaines souris un produit afin de bloquer la production de la protéine en question.
Le deuxième jour, elles sont placées dans une autre pièce, non piégée. Les souris privées de la protéine sont incapables de s’adapter. Elles restent immobiles comme si elles ne pouvaient pas faire la différence avec la pièce de la vielle, contrairement aux autres souris. Sans la réduction nocturne des synapses, la mémoire des souris est « devenue floue », souligne le New York Times. Si une partie de la communauté scientifique est septique à la lecture des résultats, relève le quotidien new-yorkais, l’étude pourra dès à présent servir à mieux comprendre les effets des médicaments comme le somnifère sur notre mémoire.