Le chef de poste d’encadrement de Lulingi, Henriette Wabaka, a lancé dernièrement un cri d’alarme selon lequel différents mouvements de populations sont observés depuis à Shabunda dans le Sud-Kivu, à cause notamment de la présence des éléments de Raïa Mutomboki. En effet, plus de trois cents ménages se sont déplacés vers la localité de Lulingi et plusieurs autres personnes vers Kisasa. Elle a indiqué que la dernière vague des déplacés est arrivée mardi 2 avril dernier en provenance des villages Mbese et Lumba, à 70 Km à l’Ouest de Shabunda-Centre. Ces déplacés fuient l’intrusion des Raia Mutomboki du groupe Sisawa dans leurs villages. Ces miliciens accusent les déplacés de collaborer avec un mouvement rival dénommé « Alexandre » qu’ils ont récemment affrontés.
Sur place, certaines sources affirment qu’un autre mouvement des populations est signalé à Kisasa dans le groupement Baliga. Selon le président de la société civile de ce groupement, les habitants fuient la présence des Raia Mutomboki à Kisuka, à plus de 40 Km de Kisasa. Ces miliciens y ont arrêté et torturé vingt personnes avant de les relâcher après le paiement d’une rançon de 80 000 Francs congolais (soit plus de 86 $ US). L’administrateur du territoire de Shabunda, Daniel Eleko, a demandé aux miliciens de déposer les armes et d’intégrer le processus de démobilisation
Sud-Kivu: la population de Misisi fuit les arrestations arbitraires, selon la Société civile
Par ailleurs, le président de la Société civile locale, Willy Wilondja, affirme que des habitants fuient les tracasseries militaires et arrestations arbitraires. Onze personnes ont été arrêtées depuis l’attaque des miliciens Maï-Maï, dissidents de Yakutumba, en mars dernier. Seulement, trois ont été relâchées. Le chef de poste de Misisi, Honoré Kiyene Kisindja, a révélé mercredi 2 avril que les personnes arrêtées sont suspectées de collaborer avec les miliciens.
Ces miliciens Maï-Maï dirigés par un dénommé “Oseya” avaient attaqué la cité du territoire de Fizi, le 19 mars dernier faisant trois morts dont deux militaires et quatre blessés parmi les civils. Mais l’autorité civile locale a indiqué que le calme est revenu, précisant que seules les personnes suspectées d’avoir hébergé des Maï-Maï à la veille de l’attaque, sont interpellées par les forces de l’ordre. Le président de la Société civile soutient pourtant qu’il s’agit bel et bien d’arrestations arbitraires. Ces populations se dirigent vers la province voisine du Maniema, la ville de Kalemie, et les villages environnant Lulimba et Mutuka
Des miliciens Bakata Katanga attaquent les villages de Tutente et Katendezi
Pendant ce temps, au Katanga, ce sont des miliciens Maï-Maï Bakata Katanga ont attaqué les villages de Tutente et Katendezi dans le groupement Kasongo Mwana dans la nuit de mardi. Selon des sources locales, ils ont incendié plusieurs maisons, obligeant des milliers de personnes à trouver refuge à Katendezi.
A en croire ces sources, les assaillants recherchaient le chef du groupement Kasongo Mwana qui a réussi à s’enfuir. Pour le chef de poste de Kilwa, les Bakata Katanga lui reprocheraient d’avoir fourni à l’armée régulière des informations à leur sujet.
Faute de l’avoir trouvé, ils s’en sont pris au chef de village de Tutente qu’ils ont kidnappé. Une équipe d’éléments de la force terrestre et navale aurait été déployée pour sécuriser ce secteur. Les miliciens ont incendié 66 villages durant les cinq derniers mois dans le triangle formé par les territoires de Mitwaba, Manono, Pweto, ainsi que MalembaNkulu, dans la province du Katanga. Fin janvier dernier, ils ont incendié environ 600 maisons dans une vingtaine de localités du territoire de Pweto.
Le gouvernement de la RDC promet une réponse plus rigoureuse alors que la Monusco envisage de renforcer sa présence dans la province pour protéger les populations civiles.