La Primature réalise un dépassement de 200 % en biens et matériels

Selon les limites tracées dans le budget 2018, le cabinet du 1ER Ministre n’a droit qu’à 1 387 863 131 FC en crédits au titre des biens et matériels au 30 juin. Mais il a dépensé trois fois plus, soit 4 192 912 660 FC.

 LES FINANCES publiques sont-elles mises à l’épreuve des futures échéances électorales ? Des analystes redoutent. Ils fondent leur inquiétude sur les dépenses… de luxe effectuées ces six derniers mois, notamment par la Primature ou l’office du 1ER Ministre, Bruno Tshibala Nzenzhe. Selon le document État de suivi budgétaire 30 juin 2018, le cabinet du 1ER Ministre a déjà dépensé en six mois, plus qu’il ne devrait sur l’ensemble de l’année. 

En clair, les crédits de la rubrique « Biens et Nature » pour l’ensemble de l’exercice 2018 sont de l’ordre de 2 775 727 869 FC. Mais la Primature est déjà à plus de 4 milliards de nos francs à mi-exercice. Selon une note de l’ancien ministre du Budget, Daniel Mukoko Samba, les biens et matériels comprennent les fournitures et les petits matériels, les pièces de rechange pour équipements, les produits chimiques, y compris les carburants, les fournitures énergétiques et les semences, les produits alimentaires, agro-alimentaires et accessoires, les textiles, insignes et habillements ainsi que les matériaux de construction et quincaillerie. 

L’évaluation de leurs prévisions doit tenir compte des besoins réels des services, des prix indicatifs des biens et matériels existants dans les services et dans les quantités moyennes consommées par chaque unité administrative. Chaque ministère, institution ou service public ne peut faire usage que des natures qui correspondent à sa mission. Ainsi la nature habillement, par exemple, ne peut être prévue que dans le service comme l’armée, la police nationale, la Direction générale de migration (DGM) et les services pénitenciers, le ministère de la Santé publique pour le service médical et les malades internés ainsi que celui des Affaires étrangères pour le protocole d’État. 

Les insignes et distinctions sont réservés exclusivement à l’armée, à la police nationale et à la chancellerie nationale pour la décoration et les grades des militaires, des policiers et d’autres personnalités ayant obtenu un mérite civique.   De même les natures de semences, intrants agricoles, produits alimentaires et agro-alimentaires ne pourront être prévues que pour les ministères de l’Agriculture, du Développement rural, de l’Environnement ou de la Recherche scientifique, ainsi que pour le Service national et la Réserve stratégique générale. Et pourtant, selon des sources à la Primature, l’on se sert toujours des biens et matériels datant de l’ère Matata Ponyo. Le service qui assure l’internet aurait même réduit sa puissance du fait d’une dette criarde. Dans la loi de finances publiques 2018, les biens et matériels représentent 2,1% des dépenses du budget général, soit 186,1 milliards de francs, avec un taux d’accroissement de 6,2 % par rapport à leur niveau de 2017 situé à 175,3 milliards, contre les prévisions des dépenses de prestations de l’ordre de 428,6 milliards, soit 4,8 % des dépenses du budget et 1 614,9 milliards de francs, soit 18,1 % des dépenses du budget général pour ce qui est des équipements. 

Au Rwanda, par exemple, les dépenses de développement devraient représenter 899,1 milliards de francs rwandais (Rwf). « Les prêts nets sont projetés à 190 milliards de Rwf, qui seront utilisés pour financer des projets gouvernementaux clés tels que la construction de l’aéroport de Bugesera et l’expansion des opérations de Rwandair. Le gouvernement de Kigali a mis en œuvre la politique « Made in Rwanda » qui continuerait à jouer un rôle clé dans la réduction du déficit du compte courant à court et à long termes et contribuerait à consolider les activités domestiques du secteur privé.