La plus vaste province du pays accuse un grand déficit dans le secteur routier. Le gouvernement provincial est à la recherche de fonds pour le financement d’un projet de remise en état de 3 000 km de routes d’intérêt prioritaire. Objectif : désenclaver, pour booster les activités économiques, en attirant les investisseurs.
Intervenant le 16 juillet à la Foire internationale de Kinshasa (FIKIN), à l’occasion d’une journée d’échanges consacrée à la Province Orientale, Georges Weber Batoa Shengani, ministre provincial en charge d’infrastructures et travaux publics a dressé un état des lieux des infrastructures routières de cette province de 503 239 km² de superficie, correspondante à un cinquième du territoire national. Depuis son arrivée, fin 2012, l’actuel gouvernement dirigé par Jean Bamanisa, a assuré la réhabilitation de 30 km de routes. Mais cette réalisation ne représente que le 1/10ème de ce qu’il faut, dans le cadre d’un vaste programme de remise en état de 3 000 km de routes considérées comme d’intérêt prioritaire. Il est question, entre autres, de relier la ville de Kisangani, chef-lieu de la province, à celle d’Isiro où seulement 340 km sur 567 sont dans un état « impeccables », Beni-Kisangani-Mahagi (890 km), Kisangani-Buta (350 km), Nia Nia-Isiro (246 km) et Isiro-Buta (460 km). Ce projet, qui inclut les routes réservées aux prérogatives du gouvernement central comme provincial, pèse 85 millions de dollars, selon les estimations de Georges Weber Batoa. Ce dernier a indiqué que le gouvernement provincial s’est lancé, depuis un certain temps, dans la mobilisation de ce fonds, en frappant à la porte de ses différents partenaires tant au niveau national qu’international.
Booster l’économie
La construction des routes constitue un travail de longue haleine qui demande beaucoup de moyens. Nous préparons un terrain propice pour les investisseurs. Nous voulons leur présenter un cadre approprié pour les affaires dans une zone économique stratégique qu’est La Province Orientale.
Yolande Ebongo, commissaire provinciale
Le ministre provincial des ITPR a, par ailleurs, rappelé que 80 % du budget de l’exécutif provincial est consacré aux infrastructures. Ainsi, pour démontrer la priorité accordée à ce secteur incontournable à l’origine de toute initiative visant le développement. « La construction des routes constitue un travail de longue haleine qui demande beaucoup de moyens. Nous préparons un terrain propice pour les investisseurs. Nous voulons leur présenter un cadre approprié pour les affaires dans une zone économique stratégique qu’est la Province Orientale », a déclaré Yolande Ebongo, commissaire provinciale en charge de l’économie, entrepreneuriat et du développement.
Le manque d’infrastructures, surtout routières, a toujours constitué un des obstacles majeurs qui empêchent le décollage économique de cette province pourtant riche en ressources diversifiées. De ce fait, ne manquant rien pour devenir un véritable pool d’attraction des investisseurs. La Province Orientale : c’est un réseau important de voies de communication (routes Kisangani-Bunia, Kisangani-Buta, Buta-Isiro, Kisangani- Opala, Kisangani-Isangi). C’est 377 000 km² de forêts très riches en essences précieuses exploitables. C’est quatre parcs nationaux (Garamba, Maiko, réserve de faune à okapi d’Epulu et le nouveau parc de la Lomami) pour tirer des réels dividendes des activités touristiques. C’est une diversité climatique qui permet l’exploitation d’une gamme variée de produits agricoles. C’est de nombreux cours d’eau navigables disposant de multiples chutes qui constituent un potentiel énergétique considérable. C’est une forte activité halieutique et densité de poissons du lac Albert, du fleuve Congo ainsi que de ses affluents. C’est des ressources minières constituées d’or, de diamant, de fer (non exploité), de cassitérite, de coltan, de schistes bitumeux (non exploités), de calcaire, de pétrole (non exploité). C’est…autant d’atouts propices au développement de cette plus grande province du pays, après le Katanga. Faute d’infrastructures adaptées, elle est malheureusement très loin du niveau de développement qui devrait être la sienne.
Alors la sécurité ?
Au cours d’un échange avec le chef de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco), Martin Kobler, à Kisangani, le 5 juin, le gouverneur, Jean Bamanisa Saïdi, avait sollicité l’implication de cette mission dans la traque de ces groupes armés que l’on retrouve notamment dans les districts de l’Ituri et du Haut Uelé.
Martin Kobler avait reconnu que le retour de la paix permettra à cette province de s’ouvrir aux investissements. « Nous allons soutenir avec tout ce qui est de notre pouvoir dans les différents terrains. Kisangani est aussi un symbole de développement. Après la guerre, l’Etat a besoin d’argent pour construire les écoles, les centres de santé et autres infrastructures», avait-il déclaré.