Le comité de politique monétaire (CPM) a déclaré que la RDC a anticipé une croissance économique projetée à 8,9% en 2014, contre une réalisation de 8,5% en 2013 grâce au secteur extractif qui bénéficie d’un niveau confortable de production, notamment celle du cuivre dont le cours est demeuré assez rémunérateur sur le marché international. C’est ce qu’a annoncé à la presse le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) et président du CPM, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, à l’occasion de la onzième réunion ordinaire annuelle du CPM tenue le 5 décembre, à Kinshasa, sur l’évolution de la conjoncture à la fin de novembre au niveau national et international.
Le CPM a examiné également les perspectives à court terme et évoqué les dispositifs à mettre en place pour la politique monétaire au regard des évolutions observées. La croissance enregistrée a été impulsée par la consommation qui a contribué pour 85,8% dans la demande globale contre 72,4% l’année dernière. Les investissements, quant à eux, a fait remarquer le président du CPM, ont connu un ralentissement en 2014, avec une contribution moins importante que l’année précédente.
Mutombo Mwana Nyembo a fait savoir, en outre, que les opérateurs économiques ont donné leur point de vue sur l’évolution de l’activité économique de la RDC à la fin du mois de novembre. Il ressort de cette analyse qu’une quasi-stabilité du solde brut d’opinions est restée positive à 20,6% contre 21,8% un mois plus tôt.
Il a indiqué par ailleurs que, sur le marché des biens et services, les prix sont demeurés stables. En effet, en rythme mensuel, l’inflation s’est repliée à 0,047% en novembre contre 0,057% le mois précédent, portant ainsi le cumul d’inflation annuel à 0,975%. Dans ces conditions, a-t-il dit, en l’absence de chocs majeurs, l’inflation à la fin de décembre se situerait à 1,128%, contre un objectif de 3,7%. Sur le marché de changes, une poursuite de la stabilité du taux de change est perçue et une appréciation de 0,02% de la monnaie nationale a été notée à l’interbancaire, contre une dépréciation de 0,29% au parallèle. Le taux d’échange s’est établi à 925,32 francs pour un dollar à l’indicatif et 931,50 au parallèle, contre respectivement 925,54 francs et 928,75 francs un mois plus tôt.
Sur le marché monétaire, a souligné Mutombo Mwana Nyembo, l’encours du bon BCC s’est établi à 82,0 milliards de francs, contre 70 milliards fin octobre, soit une ponction mensuelle de 12, 0 milliards de francs. Cette situation résulte de la ferme détermination de la BCC à renforcer la stabilité de la monnaie nationale à l’approche des festivités de fin d’année. Au regard de l’évolution de la conjoncture interne et externe marquée par la stabilité et l’absence de chocs majeurs, le CPM a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de la politique monétaire, le taux directeur demeurant à 2%.
De leur coté, les coefficients de la réserve obligatoire sont maintenus à 8% et 7% sur les dépôts en devises à vue et à terme ainsi qu’à 5% et 0% pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme. Sur le plan international, la reprise économique mondiale peine à se consolider en raison, notamment, de la faiblesse de la demande consécutive au resserrement budgétaire dans un contexte de persistance des séquelles de la crise financière de 2008-2009. Le taux de croissance enregistré en 2013 devrait se maintenir cette année avant de connaître une légère amélioration en 2015, a précisé le gouverneur de la BCC, qui a laissé entendre que l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), dans sa dernière publication sur les perspectives économiques mondiales, table sur une croissance modeste de l’économie mondiale de 3,3% en 2014, comme en 2013 et 3,7% en 2015. Concernant les économies émergentes, selon le CPM, la croissance économique en Chine baisserait à 7,1% en 2015, revenant de 7,3% en 2014. Cette situation pourrait induire une baisse d’activités dans les économies qui entretiennent des liens commerciaux étroits avec ce pays. Le CPM a encouragé le gouvernement à poursuivre et à accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles indispensables pour une croissance économique vigoureuse et inclusive.