« Depuis quelques jours, via le régulateur, nous sommes informés que la RDC vient de nous restituer quatre fréquences. Nous pouvons déjà résoudre les problèmes liés aux fréquences analogiques et numériques, et mener à bien nos projets comme l’installation de nos chaînes numériques. » C’est par ces propos que le ministre brazza-congolais de la Communication et des Médias, Thierry Moungalla, a annoncé l’heureuse nouvelle. Il le fallait bien car un accord a été conclu en décembre 2017 entre la République démocratique du Congo et la République du Congo pour la rétrocession des fréquences saisies illégalement par Kinshasa pendant plus de 20 ans.
Dans cette affaire, l’Union internationale des télécommunications (UIT) s’était prononcée en faveur de Brazzaville. Et le ministre de la Communication et des Médias de la RDC, porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, n’avait pas trouvé mieux de déclarer dans cette polémique : « Ce qui est dû à la République du Congo doit revenir au Congo, et ce qui appartient à la RDC restera à la RDC. » Les fréquences ainsi restituées pourraient servir, selon Thierry Moungalla, à déployer des offres de télévision internet. Le ministre brazza-congolais a également déclaré que d’autres fréquences encore utilisées par des médias de la RDC vont être restituées à Brazzaville, dans les prochains jours. Pour rappel, c’est au plus tard le 31 mars que Kinshasa devait avoir restitué à Brazzaville tous les canaux de fréquence conformément à l’accord du 9 décembre 2017, entre les deux ministères de la Communication et des Médias à Kinshasa. Cet accord est venu mettre un terme à la « guerre des fréquences » de la télédiffusion numérique et analogique conformément aux Plans de Genève GE-06 et GE-89. La RDC a reconnu avoir illicitement utilisé et cédé aux opérateurs privés des canaux de fréquence, propriété de la République du Congo voisine. Et, par conséquent, Kinshasa s’est engagé à restituer les canaux 26, 39 et 47 (au plus tard le 15 février) ainsi que les canaux 37 et 45, et toutes les fréquences destinées à PK-45 (au plus tard le 31 mars). Dans la foulée, Kinshasa devait aussi rendre disponible la bande de 800 MHZ (au plus tard le 28 février) et la fréquence du deuxième dividende numérique ou la bande de 700 MHZ (au plus tard le 30 avril).
Ce n’est pas tout. Kinshasa devra également restituer les fréquences de radiodiffusion. Il aurait s’exécuter depuis 2013, selon ce qui avait été convenu lors de la réunion des experts des deux pays. Selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), l’établissement de la cartographie des entreprises de télé et de radio sur l’ensemble du territoire national est sans cesse remis à jour. La capitale compte plus de 55 chaînes de télé contre une quarantaine de radios. Dans l’arrière-pays, les radios communautaires fleurissent. De l’avis des experts, c’est à Kinshasa que la rétrocession des canaux de fréquence fera des victimes parmi des entreprises de télé et de radio.