Pour 2016, le trio de tête africain des pays producteurs d’étain n’a pas changé. La RDC (9è mondial) garde la première place, suivie du Nigéria (11è mondial), qui ravit la deuxième place au Rwanda (12è mondial) désormais troisième dans le top 3. Le rapport indique que le Nigeria a produit 3 800 tonnes, en 2016, contre 2 600 tonnes pour le Rwanda. La RDC qui arrive en tête a produit 4 100 tonnes. S’agissant de la production d’étain raffiné, le Nigéria est le seul pays africain à figurer dans le classement mondial avec 600 tonnes produites en 2016. Si le prix de l’étain a chuté à 19 446 dollars/tonne en février contre 21 204 dollars/tonne en décembre 2016, le Nigeria guettera sans doute une potentielle reprise (le cours s’étant stabilisé à 19 910 dollars/tonne en avril), alors qu’il cherche à diversifier son économie quasi dépendante du pétrole. Il faut dire que l’étain se porte bien sur le marché des matières premières. Le cours du métal dit « mou » qui se négociait à 21 350 dollars la tonne sur le London Metal Exchange, renoue avec des niveaux qu’il n’avait pas atteints depuis deux ans. En 2015, le cours chancelait avant de reprendre de la vigueur en janvier 2016, affichant un retour de flamme d’environ 40 %. Seul le zinc lui grille la politesse, avec un bond de près de 90 % depuis un point bas atteint en janvier.
La demande chinoise se raffermit
Depuis le 25 novembre 2016, l’étain se négocie à 21 350 dollars la tonne au London Metal Exchange. Il bénéficie de la poussée de fièvre spéculative sur les métaux industriels. Le zinc, le fer, l’aluminium, le plomb et même le cuivre se sont enflammés. Les investisseurs estiment que la demande se raffermit en Chine, qui demeure l’incontestable leader de l’étain en matière de production et de consommation.
La RDC a à cœur de garder son rang de premier producteur africain du métal, et pourquoi pas, de ravir au Vietnam sa place de 8è producteur mondial. Cela est possible avec Alphamin, qui a trouvé de l’argent pour réaliser son projet d’étain à Bisié. La compagnie minière a conclu des protocoles d’accord « non contraignants », portant sur un financement total de 80 millions de dollars concernant son projet à Bisié. Les dirigeants de la société ont déclaré qu’ils travaillent diligemment avec les potentiels prêteurs pour obtenir de leur part des engagements « inconditionnels ».
Le projet produira à plein régime en 2019, et la société prévoit que le développement de la mine coûtera 120 millions de dollars. Le projet Bisié permettra d’employer 700 personnes en phase de construction, et 450 personnes de manière permanente, une fois en production. Quant au Nigeria, il a obtenu en avril 150 millions de dollars de la part de la Banque mondiale pour financer son secteur minier. De son côté, le Rwanda qui veut tirer 400 millions de dollars de son secteur minier, d’ici 2018, devra également compter sur une reprise du cours de l’étain. En effet la cassitérite (principal minerai d’étain) fait partie de ses plus grandes sources de revenus d’exportation aux côtés du wolfram et du coltan.