Selon les tendances du dernier classement Doing Business dressé par la Banque mondiale, Maurice qui est l’économie la mieux classée en Afrique, occupe le 49è rang mondial sur 190 pays classés. Cette île dans l’Océan Indien est suivie du Rwanda (56è mondial), du Botswana (71è mondial) et de l’Afrique du Sud (74è mondial) en termes de facilité de faire des affaires. À propos du Rwanda, le Rapport de Doing Business 2016 fait remarquer que ce pays fait partie des économies les plus performantes sur les thèmes étudiés, tels que l’obtention de prêts et le transfert de propriété. La conservation foncière y est très performante : il ne faut que 12 jours pour une mutation comparé aux 22 jours nécessaires en moyenne dans les économies à revenu élevé de l’OCDE.
Selon la Banque mondiale, d’autres pays africains ont un classement notable. C’est le cas de l’Éthiopie (159è mondial), du Kenya (92è mondial), du Nigeria (169è mondial), de l’Ouganda (115è mondial), de la République démocratique du Congo (184è mondial), du Soudan (168è mondial) et de la Tanzanie (132è mondial). Par ailleurs, les économies les moins bien cotées sont celles de l’Erythrée (189è mondial), de la République Centrafricaine (185è mondial), du Soudan du Sud (186è mondial) et de la Somalie (190è mondial).
Le Rapport Doing Business met également en relief les thèmes sur lesquels l’Afrique doit redoubler d’efforts : l’accès (raccordement) à l’électricité (un rang moyen de 151), le commerce transfrontalier (137), et l’obtention d’un permis de construire (133). Par exemple, il faut en moyenne 120 jours pour obtenir un raccordement permanent au réseau électrique en Afrique sub-saharienne, par rapport à 93 jours au niveau mondial.
Tendances en termes de réformes
Trente-sept des 47 économies de l’Afrique sub-saharienne ont mis en œuvre au moins une réforme facilitant le climat des affaires durant 2016, 80 réformes au total, soit une hausse de 14 % par rapport au nombre de réformes recensées l’année dernière. La moitié de ces réformes ont été mise en œuvre par les 17 membres de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). Pour la deuxième année consécutive, le Kenya fait partie du top 10 des pays réformateurs. Entre autres, il a rendu plus facile le transfert de propriété en augmentant la transparence au niveau de sa conservation foncière et au cadastre.
Cette année, l’Afrique a mis en œuvre 18 des 24 réformes au niveau global, visant à améliorer le règlement de l’insolvabilité. Plusieurs économies, telles que le Bénin, le Burkina Faso et le Mali ont facilité le règlement de l’insolvabilité en introduisant une nouvelle procédure de conciliation pour les entreprises en difficultés financières.
Indicateurs nouveaux
Plusieurs économies de la région, notamment le Niger (6 réformes), le Kenya (5), la Côte d’Ivoire (4) la Mauritanie (4), le Rwanda (4) le Sénégal (4) et le Togo (4) ont mis en œuvre au moins quatre réformes ou plus l’année dernière. Le Rapport Doing Business 2017 couvre 190 économies avec l’inclusion de la Somalie. Pour la première fois, il a inclus la thématique du genre dans trois indicateurs : la création d’entreprise, le transfert de propriété et l’exécution des contrats. Six économies de l’Afrique sub-saharienne ont rendu la création d’entreprise plus difficile pour les femmes que pour les hommes. Par exemple, au Cameroun, il faut un jour de plus aux femmes pour créer une entreprise par rapport aux hommes. La méthodologie de l’indicateur de paiement des taxes et impôts a été étendue et couvre désormais les procédures post-déclaration d’impôts, telles que le remboursement de la TVA et les contrôles fiscaux. Selon le Rapport Doing Business 2017, l’Afrique sub-saharienne a encore beaucoup de progrès à faire sur ces deux domaines. Dans la majorité des économies africaines, où un contrôle fiscal est plus que probable, le commissaire aux comptes visite physiquement les bureaux des contribuables. C’est le cas au Botswana, de la Gambie, du Malawi, du Niger, de la Zambie et du Zimbabwe. Une annexe sur la règlementation des marchés publics y est aussi incluse. L’indicateur sur la passation des marchés publics couvre 78 économies et n’est pas inclus dans le classement global des économies. Cet indicateur étudie cinq domaines: l’accessibilité et la transparence, la sécurité de l’offre, les retards de paiement, les incitations pour les petites et moyennes entreprises et les mécanismes pour porter plainte.