Le pays vient de se lancer dans la course spatiale. Il veut, comme le Nigeria, l’Égypte et l’Angola, devenir autonome en la matière.
Pour rendre effective cette ambition, le gouvernement a présenté, le 23 juin, la maquette du premier satellite baptisé « Congo Sat 1 », destiné à desservir le pays en matière de télécommunications. L’événement a eu lieu au cours d’un point de presse organisé au bureau du vice-premier ministre en charge des Postes, Téléphones et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, Thomas Luhaka.
Selon lui, le coût global du projet est estimé à 320 millions de dollars. Pour sa matérialisation, l’État congolais est présentement en pourparlers avec des entreprises chinoises. Il s’agit principalement des sociétés Great Wall Industry Corporation et d’EximBank of China. La mise en orbite de Congo Sat 1 ne devra intervenir qu’au bout de trois ans après le démarrage des travaux de sa construction selon les termes de l’accord intervenu entre les trois parties.
Se félicitant pour cette grandiose initiative, le ministre a indiqué que « ce projet constitue une grande première pour la RDC qui, en cette matière, se classe en troisième position après le Nigeria et l’Egypte ».
Beaucoup de questions ont été posées quant à l’opportunité de la technologie satellitaire. Pour le ministre, le recours à cet instrument technologique présente d’énormes avantages dans les domaines des télécommunications et de la sécurité du territoire. Parmi ces gains, il a relevé que la RDC, dotée de son satellite, serait en mesure d’assurer son leadership dans la région, d’offrir la couverture totale du pays en télécommunications en mettant l’accent sur des zones inaccessibles par la fibre optique en raison d’obstacles naturels.
Pour lui, le satellite constitue aussi un moyen efficace pour contrôler les frontières nationales, reconnues perméables par divers acteurs au niveau tant national qu’international. Congo Sat 1 va occasionner le transfert de technologies dans le domaine satellitaire par l’interpénétration entre les techniciens congolais et chinois. Le projet prévoit, dans son fonctionnement, la formation d’ingénieurs congolais par la partie chinoise. Last but not least, Congo Sat 1 va contribuer à l’accroissement des recettes du Trésor public. Bien plus, des pays voisins pourraient s’y connecter pour pallier leur déficit de couverture en télécommunications.
Il n’empêche que le projet émerveille autant qu’il sème le doute dans l’opinion publique. Pour l’essentiel, l’expérience du passé fait dire aux plus réalistes que sans budget pour assurer la maintenance des équipements et le fonctionnement quotidien, le projet Congo Sat 1 risque de s’avérer un éléphant blanc.