Pour se conformer aux recommandations des ministres de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, la RDC projette deux types d’opération pour sécuriser le secteur de transport aérien.
A l’instar de nombreux pays africains, la RDC a vu, depuis quelque temps, une cinquantaine de ses compagnies aériennes être interdites de vol dans l’espace de l’Union européenne. Pour y remédier, les ministres de l’Aviation civile des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), ont pris un train de mesures, sous forme de recommandations, à l’issue de leur réunion, début septembre, à Kinshasa. C’est dans ce cadre que la RDC a annoncé la mise en œuvre urgente de deux types d’opérations pour une sécurité maximale dans le secteur du transport aérien. Le ministre de l’Economie et du Commerce, Jean-Paul Nemoyato, a précisé que ces opérations de calibrage d’aide à la navigation aérienne concernent, d’une part, l’activité relative au bon fonctionnement des instruments d’aide à la navigation aérienne et, de l’autre, la certification des opérateurs aériens opérant sur le territoire congolais. Le gouvernement a par ailleurs réaffirmé son engagement à poursuivre et à renforcer les actions initiées pour la réhabilitation progressive des infrastructures aéroportuaires. Ces travaux sont exécutés notamment aux aéroports de N’djili, à Kinshasa, de Luano, à Lubumbashi, et à celui de Goma. Le gouvernement et ses partenaires déboursent près de 150 millions de dollars pour la réalisation de ces travaux. Ce fonds consiste, entre autres, à réhabiliter la piste, à installer un équipement moderne de guidance et de télédétection dans certains de ces aéroports. Cette opération devra s’étendre à certains autres, parmi lesquels ceux de Simisimi (Kisangani), Kavumu (Bukavu) et Ndolo (Kinshasa).
Des crashes à répétition
Le gouvernement et ses partenaires déboursent près de 150 millions de dollars pour la réalisation de ces travaux.
Les nombreux accidents que le pays a connus ont souvent eu, pour cause, soit l’état défectueux de la piste (crash de l’appareil de la Monusco à Ndjili), soit la mauvaise guidance à partir du sol, ou encore une déficience technique de la navigation entre l’avion et le sol (crash de l’appareil de Hewa Bora à l’atterrissage à Kisangani) et enfin, le manque dans de fonctionnement du service anti-incendie. Depuis 2013, le gouvernement a déclenché une campagne de recertification des exploitants aériens sur base de nouveaux règlements aéronautiques. Une dizaine de compagnies, considérées comme de seconde zone, ont été sanctionnées et beaucoup d’autres rappelées à l’ordre, dans le cadre de l’assainissement du secteur aérien. Les autorités ont ainsi initié des contacts avec des partenaires, pour un échange d’expériences. C’est dans ce contexte qu’il y a eu récemment la présence, à Bruxelles, d’une délégation d’experts congolais en aéronautique, conduite par le directeur général de l’Autorité de l’aviation civile (AAC), Richard Nyangwile. Cette délégation a discuté avec celle de la Direction générale des transports aériens (DGTA), avec à sa tête, Frank Durinkcs, son numéro un. Le message fort du chef de la délégation belge a été « la ferme volonté de son service, en particulier, et des autorités belges, en général, à établir une coopération totale avec les responsables congolais afin de les accompagner, main dans la main, pour la réussite du processus de normalisation du secteur aérien de la RDC ». Il a également exhorté la jeunesse de l’AAC, qui doit encore se frayer un chemin parmi les anciennes structures du secteur aérien et recevoir des attributions de ces dernières. Pendant ce temps, une polémique oppose l’AAC à la Régie des voies aériennes (RVA) au sujet du prélèvement par les exploitants, sur chaque passager, de 10 dollars en vol international et de 5 dollars pour le vol domestique. Ces différents prélèvements sont versés à la RVA, à la fin de chaque mois. Cette entreprise indique que c’est elle qui entreprend des travaux pour aménager les pistes. L’AAC, à son tour, prétend que c’est à elle qu’incombe la tâche de les homologuer, de juger s’ils sont conformes aux standards internationaux, et en conséquence, de bénéficier aussi de ces taxes.