La sous-bancarisation fait le lit des messageries financières

Les messageries financières réalisent des opérations de transfert d’argent, et elles ne sont pas considérées comme des établissements de crédit (article 5 de la loi 003-2002). Elles demeurent soumises à l’instruction administrative BCC n°  00630 de la Banque centrale. La BCC a agréé 24 messageries financières et 88 extensions à travers le pays. À ce nombre, il y a lieu d’ajouter les messageries financières couplées aux banques agréées.

La réglementation en vigueur distingue les messageries financières dont les opérations sont circonscrites au territoire national (Soficom) de celles pouvant réaliser des opérations avec l’étranger. Leur essor est la conséquence de la sous-bancarisation de la RDC. En outre, il y a des messageries financières couplées aux banques agréées (Western Union, MoneyGram…). Les messageries financières ont réussi à s’installer dans les parties isolées du pays, leurs services ayant connu une évolution significative grâce à la synergie établie entre les institutions bancaires nationales et les sociétés étrangères disposant de moyens techniques importants. Selon la BCC, l’utilisation des transferts internationaux (via agences de transfert) est très élevée, en raison du bas niveau des revenus mensuels des consommateurs de services financiers en RDC et de leur dépendance vis-à-vis de fonds reçus de membres de leurs familles vivant à l’étranger.

La Banque centrale, qui est l’autorité de régulation et de contrôle attribue tous ces progrès enregistrés, d’une part, aux efforts de l’amélioration de la supervision du système financier, grâce à un réaménagement du cadre légal et réglementaire, ainsi qu’au renforcement des normes de gestion prudentielle, au redressement des banques en difficultés, et à la liquidation des banques et Coopératives d’épargnes et de crédits dont les perspectives de redressement ont été totalement compromises. Et, d’autre part, ces performances sont le résultat du développement des activités économiques entre 2007 et 2015, avec un taux de croissance moyen de 6 %.