SELON un communiqué de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) publié à Kinshasa, Nobuko Kayashima, la vice-présidente de cette agence et en charge de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD), assistera le 22 mars au séminaire final dédié au Plan directeur de transport urbain de la ville de Kinshasa. Sa mission de travail consistera également à évaluer la situation actuelle et les besoins de coopération entre la République démocratique du Congo et l’empire du Japon. Ensuite, elle aura des entretiens avec des officiels congolais pour faire le point justement de la coopération bilatérale et préparer la 7è conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD7), prévu du 28 au 30 août prochain dans la ville de Yokohama, considérée comme la « ville japonaise la plus proche de l’Afrique ».
Raffermir les échanges
Initiée en 1993, la TICAD est une conférence internationale sur le développement de l’Afrique, dirigée par le gouvernement japonais, en coopération avec les Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et la Commission de l’Union africaine. Parmi les participants figurent des dirigeants de pays africains et des représentants d’organisations internationales. C’est pour la 3è fois que la ville de Yokohama va accueillir cette conférence, après 2008 et 2013, dans la perspective de renforcer les relations de coopération et d’échange avec les pays africains. « Yokohama a travaillé avec les pays africains pour trouver des solutions aux problèmes, en particulier ceux liés à l’approvisionnement en eau, à la logistique des ports et à la gestion des déchets, en partageant l’expérience et l’expertise acquises dans le processus de résolution de ses propres problèmes d’urbanisation, tels que des infrastructures et des infrastructures insuffisantes, des dommages environnementaux résultant d’une croissance démographique rapide… », fait-on remarquer. Fumiko Hayashi, le maire de Yokohama, avait proposé à la TICAD-V en 2013, par exemple, de travailler à la promotion de la carrière des femmes et à la création de réseaux d’entreprises en coopération avec la JICA. Depuis lors, un programme d’échange pour les femmes d’affaires africaines et de Yokohama s’enracine. Des femmes d’affaires africaines se rendent chaque année dans la ville pour échanger avec des femmes entrepreneurs. Pour promouvoir la compréhension internationale, les représentants des ambassades africaines sont invités dans les écoles primaires et secondaires de la ville dans le cadre du projet « Une école, un pays » avec l’Afrique, où ils approfondissent la compréhension de l’Afrique en présentant leurs pays et en interagissant avec les étudiants. La ville a également soutenu l’expansion d’entreprises locales sur les marchés africains en leur proposant des séminaires d’entreprise et en les aidant à accepter des jeunes africains en tant que stagiaires, par le biais de programmes tels que l’initiative africaine Business Education for Youth (initiative ABE). Le maire Hayashi souhaite vivement que Yokohama contribue à la TICAD espère sincèrement que le Japon pourra renforcer davantage ses liens avec les pays africains par le biais d’échanges et de projets.
Pour rappel, la 6è édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique s’était tenue du 27 au 28 août 2016 pour la première fois en Afrique, précisément à Nairobi au Kenya. La décision d’organiser la TICAD-VI sur le continent africain démontre à quel point l’appropriation par l’Afrique de son destin et par conséquent du processus de TICAD est en croissance constante. Cette prise en main effective de sa destinée est cher aux cœurs des États africains mais est tout aussi importante pour les partenaires de TICAD, y compris les organisations internationales dont le Système des Nations Unies, les organisations régionales telles que les Communautés économiques régionales africaines (CER) et l’Agence de planification et de coordination du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), la société civile et le secteur privé. Lors du sommet TICAD-VI, les États africains et les partenaires de TICAD ont été représentés au plus haut niveau. La conférence était arrivée à point nommé puisque 2016 a été la première année de mise en œuvre du Programme de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030, ainsi que du premier Plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063. Les discussions ont porté principalement sur des questions auxquelles l’Afrique a dû faire face depuis la TICAD-V, à savoir l’industrialisation, la santé et la stabilité sociale. Par ailleurs et afin de prendre en compte le rôle croissant du secteur privé dans la promotion du développement socio-économique, TICAD-VI avait mis en avant le secteur privé tant africain que japonais.
Acteur clé du développement
On retiendra utilement que la TICAD facilite et encourage un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et les partenaires au développement de l’Afrique sur des questions relatives à la croissance économique, au commerce, à l’investissement, au développement durable, à la paix, la stabilité et la sécurité ainsi qu’à la bonne gouvernance. En plus de la coopération traditionnelle, TICAD encourage activement la coopération Sud-Sud et triangulaire. L’Afrique dispose d’abondantes réserves de pétrole, de gaz naturel, de métaux rares et d’autres ressources naturelles. La population du continent devrait augmenter de 50 % au cours des 20 prochaines années pour atteindre 1,56 milliard d’habitants. Depuis 2000, les économies africaines enregistrent un taux de croissance annuel moyen de 5 %. La population en âge de travailler devrait atteindre 1,4 milliard d’ici 2050 et surpasser celle de la Chine et de l’Inde. Avec l’essor de l’exploitation des ressources, es observateurs prédisent l’avènement d’un « siècle africain » au cours des prochaines années.
Le Japon est l’un des acteurs clés du soutien au développement économique de l’Afrique. La déclaration de Tokyo sur le développement de l’Afrique, adoptée lors de la TICAD-I, a de nouveau placé l’Afrique et son développement au centre de l’agenda international. Dans une période d’afro-pessimisme grandissant où commençait à se répandre l’idée que l’Afrique ne pourrait jamais se développer, quel que soit le montant de l’aide, l’initiative du Japon, en tant que l’un des plus grands donateurs, a été cruciale pour maintenir le niveau de l’aide.